Les cancans, par définition, sont souvent des propos malveillants. Sur les réseaux sociaux, les pages "Mahoi Nui" et "No Indépendance" en ont fait leur marque de fabrique. Les auteurs anonymes jettent leur dévolu sur le gouvernement en place. Cibles privilégiées : le président Brotherson et plusieurs élus de la majorité, dont Hinamoeura Cross.
Les attaques personnelles ne passent pas
Peu touchée par les attaques politiques, la jeune élue Tavini fustige en revanche les attaques plus personnelles.
Ce que je ne cautionne pas, c'est qu'à certains moments, ils s'attaquent à nos familles, nos enfants. Là, ça va un peu loin. Que l'on s'attaque à ce qu'on a pu dire, à notre physique, à notre personne, sincèrement ça ne m'atteint pas. Par contre, on ne mélange pas les familles, on ne blesse pas nos enfants.
Hinamoeura CROSS -élue Tavini
Chez les autonomistes, A Here ia Porinetia en prend pour son grade. Aujourd'hui relativement épargnés par la naissance d'une éventuelle plateforme autonomiste, les verts ont pourtant été victimes des cancans. Seuls les élus Tapura ne figurent pas dans le champ de tirs.
J'avais été élue vice-présidente donc on avait été accusés de complotistes avec le Tavini. Ensuite il y a eu une polémique sur le prestataire choisi par la commission d'enquête...maintenant ça se calme un peu. On nous laisse un peu tranquille.
Nicole Sanquer -élue non inscrite
Tepuaraurii Teriitahi, élue du parti rouge, nie quant à elle toute appartenance à ces "cancans".
Je ne suis pas dans le secret de ces cancans là. Je ne sais pas qui est derrière. Bien sûr je vois les orientations, ils donnent des informations sur le gouvernement.
Tepuaraurii Teriitahi -élue Tapura
Ces pages révèlent des informations particulièrement bien renseignées... "Il y a une bonne connaissance de la mandature passée, donc on se doute un peu [de qui sont les auteurs]", avance Nicole Sanquer.
L'avènement des réseaux sociaux favorise ce types de pages satiriques. Les personnes visées peuvent toujours obtenir la suppression d'une publication litigieuse. Si l'hébergeur n'obtempère pas, sa responsabilité civile ou pénale pourra être engagée.
Edouard Fritch, cible à son époque
Si le Tapura est plutôt épargné par les attaques de ces pages, Edouard Fritch nie aussi toute implication et tient à rappeler que lui aussi en a souffert.
Si ça me dérange ? Bien sûr que ça me dérange. Vous croyez vraiment que c'est nous ? Tous ces gens-là faisaient pareil quand j'étais au pouvoir. J'ai du subir ce genre de pressions. Tous les matins, il y avait quelque chose contre Edouard Fritch. J'ai presque envie de remercier les auteurs. Je ne sais pas si ce sont des gens de chez moi mais je suis bien content aujourd'hui de ne pas être la cible. Pourquoi voulez-vous que ce soit mes collaborateurs qui n'ont pas su me défendre lorsque j'étais au pouvoir alors qu'ils étaient mieux rémunérés qu'aujourd'hui ? Moi, ma famille a souffert de ces réseaux sociaux. Il faudra qu'on limite le champs d'action de ces réseaux chez nous.
Edouard Fritch -élu Tapura et ancien président de la Polynésie
Edouard Fritch qui se dit également inquiet de la politique menée, ou plutôt non menée, par le gouvernement Brotherson. Il commente le reste de l'actualité, interrogé par Cybèle Plichart.