La santé en Polynésie, prioritaire mais aussi très chère

Le coût de la santé ne cesse d'augmenter en Polynésie.
140 milliards pour la PSG et 65 milliards cfp rien que pour la santé. Le schéma d’organisation de la santé date de 2016, les élus de l’assemblée ont voté il y a 3 semaines une prolongation de 2 ans. Elle permettra au gouvernement de préparer un nouveau schéma plus adaptés aux besoins de la population. Quelles sont les nouvelles orientations, les priorités, comment améliorer les soins a Tahiti et dans les archipels ?

La santé reste LA principale préoccupation des gouvernements. Une bonne santé passe aussi et surtout par une alimentation saine. "L'alimentation c'est la santé, d'abord. Parce que là on est trop...on prend beaucoup de poids", dit une dame. Une autre préconise d'utilser le raau tahiti au lieu d'aller systématiquement chez le médecin : "Il faut juste savoir utiliser les plantes médicinales et comprendre les méthodes des anciens", explique-t-elle. Enfin, une autre déclare qu'"il vaut mieux manger nos légumes et bannir tout ce qui vient de l'extérieur". Sans oublier la pratique d'un sport comme l'a déjà souligné le président du Pays : "améliorer la qualité de la vie, c'est également faire du sport".

 Depuis 4 mois, quelques mesures ont été mises en place : partenariat médical avec la compagnie du Ponant et son paquebot Gauguin pour les Marquises ou encore l’installation d’un nouveau mammographe à Hiva Oa. 

Une mesure qui soulage l’association de la Ligue contre le cancer, qui  poursuit ses campagnes de sensibilisation, et reste attentive aux nouvelles mesures du gouvernement. "Il faut que l'on voit comment continuer l'action sur le terrain, à prendre conscience de la gravité de cette maladie, surtout que beaucoup d'îles sont dépourvues de moyens de dépistage et de préventtion. Le personnel de santé se fait rare dans les îles", remarque Natacha Helme, présidente de l’association.

Attirer les professionnels de santé

 Et c’est justement l’un des axes prioritaires du ministère de la Santé : comment rompre l’isolement professionnel, comment identifier les zones critiques, comment attirer les médecins, infirmiers à s’installer dans les îles éloignées ? 

Cliquez sur ce lien pour découvrir la campagne de communication du centre hospitalier territorial de Nouvelle-Calédonie.

Des réflexions, des analyses sont en cours d’élaboration afin d’identifier, de comprendre les raisons, de mettre en place des mesures incitatives. "L'attractivité financière, on est dans l'offre et la demande. L'offre est rare et donc il faut payer plus cher. Il y a aussi la possibilité de mettre ces postes à mobilité géographique, avec prime de logement, qui permettent d'attirer un peu plus les gens, mais aussi une priorité pour le retour quand ils voudront revenir sur des postes en mutation. Il y a aussi la préparation à l'emploi, c'est-à-dire de pouvoir rassurer ces professionnels qui n'auront pas à être tout seuls parce que c'est une grande crainte", détaille le docteur Philippe Biarez, directeur de la direction de la Santé.

Moins tomber malade

Le ministère de la Santé mise également sur une campagne de proximité, d’ici au début de l’année prochaine. Une large consultation sera mise en place auprès des professionnels de santé, les associations, les élus à l’assemblée, les maires mais aussi et surtout la population. "Il s'agit dans les îles de se faire soigner, mais il s'agit surtout de ne pas être malade, en faisant attention à sa santé. Dans les îles c'est possible plus encore qu'à Tahiti", poursuit le taote Biarez. 

Manque de personnel médical qualifié, infrastructures hospitalières vieillissantes, coût de santé élevé, le nouveau gouvernement a du pain sur la planche.

Le reportage de Teupoo Fatupua Avae :