Il aura fallu attendre 11 ans pour qu’un nouveau recensement général de l’agriculture soit lancé, alors que le schéma directeur de l’agriculture pour les 7 années à venir est déjà mis en place.
Les agriculteurs, les producteurs de coprah ou encore les pêcheurs et les éleveurs de toute la Polynésie sont concernés par le recensement général agricole. En tout, 7 500 unités seront visitées par les 60 enquêteurs de l'ISPF.
A l'image de l'exploitation de Jean-Baptiste Tavanae, à Papeari. Sur ses16 hectares de terrain familial, Jean-Baptiste produit en moyenne 300 kg de courgettes et 400 kg de concombres bio par semaine. Il se lance aussi dans les produits vivriers en vue de fournir les cantines scolaires. Dépendant des évènements climatiques et des maladies qui touchent sa production, cet agriculteur certifié bio, attend aujourd’hui des solutions efficaces pour lutter contre les attaques des nuisibles, mais aussi une autonomie en termes de semences. "Mettre en place une pépinière de reproduction des semences, permettre en fait de faire nos propres semences, adaptées à notre climat. Des fois, on importe des semences, mais des fois ça marche ou ça marche pas," explique-t-il.
Très actif dans le milieu agricole, Jean-Baptiste a des projets de développement plein la tête : transformation des déchets, fermes de vulgarisation pour former les professionnels au label bio…aujourd’hui, il rêve d’une Polynésie auto suffisante, productrice plutôt qu’importatrice. "On essaie de développer le local, mais si, à côté, l'importation nous marche dessus, on est un peu perdus. On demande certains contrôles sur l'importation et sur les professionnels."
Principale secteur d'activité aux Australes
Principal secteur d’activité à Tubuai, les habitants de cette île des Australes comptent sur l’agriculture pour vivre. Dans le métier de père en fils, Franky cultive la carotte sur son champs d’un hectare et demi. Il est détenteur d’une carte qui lui octroie des tarifs préférentiels sur les engins agricoles et le fret. Un soutien légitime, sachant qu’un tracteur coute environ 10 millions Fcp. "Ca permet de vivre. Bien vivre, non. On veut toujours avoir plus, mais ça permet de subvenirà à nos besoins, pour les enfants à l'école, pour notre vie de tous les jours.."
Si les agriculteurs polynésiens bénéficient d’aides du Pays, certains professionnels espèrent aujourd’hui un meilleur ciblage de leurs attributions, parfois défavorables aux producteurs les plus actifs.
Le reportage de Caroline Fahri, Patita Savea et Roheiarii Haerevaa :