Envoyer des lettres et des colis va coûter plus cher à partir du 1er novembre. Ainsi en a décidé le gouvernement qui vient d'approuver l'évolution des tarifs des services postaux de l'OPT.
En Polynésie française, le marché postal suit la tendance mondiale de la baisse du courrier. On constate une baisse de près de 40% sur les 10 dernières années des envois à l’export et de près de 53% des volumes importés. Il faut tenir compte également de la forte hausse des coûts externes, liée au transport du courrier (augmentation des tarifs des opérateurs postaux internationaux, du coût du fret aérien international, des prix du carburant, etc.)
Ainsi, les tarifs postaux seront réajustés à compter du 1er novembre 2023, de manière "raisonnable" (21,6%) selon l'OPT au regard de l’évolution du coût de la vie depuis 20 ans (27,01%).Les tarifs appliqués en Polynésie française restent globalement inférieurs à ceux de nos homologues de Nouvelle-Calédonie et de France. A titre d’exemple, le tarif de la lettre de moins de 20 g en régime intérieur, qui représente 80% des envois du courrier, est fixé à 130 cfp en Polynésie contre 179 cfp en France et 230 cfp en Nouvelle-Calédonie.
Outre le maintien du tarif de la lettre de moins de 20 g en régime intérieur fixé à 130 cfp depuis le 1er janvier 2022, d’autres mesures ont été prises au bénéfice des consommateurs clients de la Poste pour 2023, notamment l’absence d’augmentation des tarifs des boîtes postales à l’usage des particuliers, des patentés et des associations ainsi que le gel de la tarification des "suscriptions" (demandé par Te Tia Ara) et la gratuité de la réclamation postale en bureau de poste, dans un souci d’équité avec la réclamation numérique.
La refonte du catalogue a permis l’harmonisation et la simplification des grilles de tarifaires. On note une réduction considérable du nombre de tarifs, qui passe de 929 à 235, ainsi que la suppression de 23 groupes de destinations pour les envois en régime extérieur, au profit de deux régimes : préférentiel et international. On relève également la mise en cohérence tarifaire de la lettre de 20g en régime extérieur.
Afin d’améliorer la qualité de service, Fare Rata incitera le consommateur à privilégier le service du colis postal, plutôt que celui du courrier, pour les envois en dehors de la Polynésie française dont le poids est supérieur à 2 kg et qui requièrent un suivi.
Plus vite mais plus cher
Le but est de s’orienter vers un service plus performant à l’export, en réduisant au maximum le délai d’expédition. Aussi, le traitement des envois du courrier et des colis postaux, pour les pays qui relèvent du régime international, s’opérera dorénavant en envoi prioritaire uniquement. "Le prix pratiqué à l'international connaît une hausse tout simplement parce que le prix de revient ne couvre pas le coût. Aux Etats-Unis, en 2017 sous l'administration Trump, les frais d'opérateurs ont augmenté de 250 %. Donc on se retrouve aujourd'hui au départ de la Polynésie française, avec un tarif pratiqué au départ de la Polynésie qui est 2,5 fois supérieur à ce qu'il nous coûte réellement. D'où certains ajustements", explique Bruno Arbonell, directeur général de Fare Rata, soit par exemple entre 20 et 50% pour les colis en fonction des destinations.
Quant à la suppression du service éco-maritime en régime extérieur au profit du service économique aérien, elle se justifie, pour le courrier et le colis, par des délais d’acheminement trop longs par voie maritime et une volumétrie de plus en plus faible des envois.
Le reportage de Caroline Farhi :