C'est sous les applaudissements de la majorité qu'à 23h18 précisément, le budget proposé par le gouvernement de Moetai Brotherson a été adopté.
Un enthousiasme que ne partage pas Edouard Fritch, du Tapura Huiraatira. L'ancien président estime ne pas avoir retrouvé les engagements du Pays : "on a beaucoup parlé de réduction du coût de la vie, la baisse des prix...quelque part, nous nous attendions peut-être, je ne sais pas, au retrait de certaines TVA sur certains produits, de droits de douanes, voire même de la Taxe sur la Protection de l'Emploi Local (sic), puisqu'il y a encore des produits qui traînent effectivement, nous n'avons pas eu le temps de le faire...mais, dans le besoin, on aurait pu gagner un peu plus en matière de coût de la vie, ce qu'il n'a pas fait. On nous dit '9 milliards, c'est ce qui a été rendu à la population'...Je ne sais pas si vous vous en êtes rendus compte, mais moi, je ne me suis pas rendu compte de ces 9 milliards qui me sont tombés sur la figure..."
"Ca a été compliqué," considère Nuihau Laurey. Le représentant non-inscrit s'interroge même sur la direction prise par le gouvernement : "On se demande si cette majorité, à la base, avait une vision. On a tous fait campagne et le Tavini a fait campagne avec un programme d'une cinquantaine de pages. Nous pensions que, ce parti ayant gagné les élections, allait arriver et mettre en oeuvre toutes les mesures sur lequel il a été élu. Et quelle n'a pas été notre surprise de constater que, finalement en arrivant, il n'était pas aussi préparé que ça. D'où les cafouillages, d'où l'absence de cap."
Le président du Pays, Moetai Brotherson, reconnaît qu'il n'est pas totalement satisfait, mais que ce budget est conforme à la ligne du Tavini Huiraatira. "On n'a pas évidemment pu tout mettre. Un budget n'est pas là pour réaliser l'ensemble d'un programme. Un programme, ça se décline sur une voire deux mandatures. Je prends un exemple : l'objectif des 600 000 touristes, on l'a dit, on va le répéter encore : c'est sur 10 ans. L'objectif du triplement de nos capacités de pêche, c'est aussi sur 10 ans. Donc c'est pas dans ce budget-là qu'on va donner toutes les clés pour arriver à 600 000 touristes, c'est pas dans ce budget-là qu'on va arriver à tripler la capacité de pêche. C'est sur plusieurs exercices."
Reste maintenant à savoir si ce premier budget du gouvernement ne sera pas fragilisé par les recours annoncés par l'opposition.