Les sans-abris logés à Fare ute vont-ils passer les fêtes de fin d'année à la rue ? Cette question revient tous les ans, au mois de décembre, depuis que cette structure provisoire d'hébergement a été ouverte lors du dernier confinement en Polynésie le 20 octobre 2020.
Une initiative de l'association Te Torea en accord avec la mairie de Papeete, propriétaire du terrain. Aujourd'hui, la mairie prévoit de fermer ce centre, où sont actuellement logées une soixantaine de personnes.
"On accueille plus particulièrement des hommes et des femmes, des couples, pas de famille, pas d'enfant mineur. Comme chaque année, chaque période de décembre, c'est toujours le flou : de savoir si la structure va de nouveau s'ouvrir en janvier ou elle va se fermer. Pour l'instant, nous n'avons aucune réponse officielle de la part du ministère, nous restons donc dans le flou en attente d'une réponse", explique Anne Tehahe, qui gère la structure.
Les sans-abris qui étaient sur place ont refusé de s'exprimer à l'exception de Jean-Michel, un jeune homme d'une vingtaine d'années. Il est arrivé il y a un an dans ce centre d'hébergement de Fare Ute ouvert 24h sur 24 depuis 3 ans. "Nous sommes bien installés, nourris, logés. On n'a pas de factures, ça m'aide aussi à faire du mieux que je peux de mon côté, à trouver du travail et essayer d'aller plus loin."
La commune de Papeete a mis gracieusement ce terrain à la disposition du Pays, pour répondre en urgence aux besoins de loger les SDF de la ville. Aujourd'hui, elle souhaite donc le récupérer afin de lancer son projet de future marina.
À la mairie de Papeete, le directeur général des services confirme la volonté de la ville de récupérer ses 9000 m2 de foncier en 2024, mais cette opération se fera de manière progressive et en concertation avec le ministre des solidarités Chantal Galenon.
"C'était une urgence à un moment donné de trouver une solution pour les SDF, qui étaient autour de la cathédrale mais pas que... Et, donc de leur proposer un centre d'accueil de jour et de nuit aussi (...) On va arriver aux termes de cette mise à disposition. On s'était entendu avec le Pays que ce soit quelque chose de provisoire, on ne peut pas laisser ces personnes-là éternellement sous le chapiteau (...) Aujourd'hui, nous, sur ce site, on a des projets avec le Pays, on a demandé à ce que le terrain puisse être libéré le temps que le Pays fasse avancer ces projets (...) On a reçu la ministre du Social, qui a des projets et nous a demandé un petit répit, il n'y a pas de soucis. Notre intention n'est pas de mettre les gens dehors, au contraire", explique Rémy Brillant.
Un répit de quelques mois, donc, pour l’association Te Torea qui gère cette structure d’hébergement. De quoi passer les fêtes de fin d’année de manière sereine. Le centre devrait fermer ses portes au premier semestre 2024.