Le CESEC vote pour la cotisation exceptionnelle des employeurs pour soutenir l'assurance maladie

archives Polynésie la 1ère
Les membres du CESEC ont voté à l'unanimité ce mercredi, pour la cotisation exceptionnelle destinée à soutenir l'assurance maladie, déficitaire de 4 milliards de francs pacifique, rien que pour l'année 2024. Une mesure financée par les employeurs, mais qui n'impactera ni le coût du travail ni la rémunération des salariés, grâce à un principe de vases communicants.

Elle est indispensable à l’équilibre du budget de la CPS pour 2024 : la contribution exceptionnelle de 1%, approuvée ce jour par la société civile, vise à résorber provisoirement le déficit cumulé de 14 milliards de francs pacifique de la branche assurance maladie.

Cette mesure, créée pour une durée maximale d’un an, est neutre pour les employeurs et les salariés en terme de cotisations globales. "Le deal consiste à baisser en contrepartie, de manière provisoire, les cotisations prestations familiales et accidents du travail, de manière à ce que le coût du travail ne soit pas impacté pour les employeurs, en 2024," explique Thierry Mosser, le vice-président du MEDEF Polynésie, en charge de la PSG. "Il y a plusieurs raisons pour lesquelles on se limite à un an. La première, c'est qu'on souhaite que des réformes soient réellement engagées, de dire qu'on se revoit dans un an pour voir si le sujet avance et voir ce qu'on peut convenir pour la suite. Et l'autre raison, c'est que ça met quand même en déficit les branches prestations familiales et accidents du travail. Ce n'est pas un souci pour l'instant, car elles ont des réserves, mais ce n'est pas une solution qui peut durer à long terme."

+200% de coût pour les évasans, +78% pour les molécules onéreuses contre le cancer

Au chapitre des dépenses, les evasans, au nombre de 32 000 par an, et les molécules onéreuses de traitement du cancer, ont un impact important sur le budget de la CPS. La solidarité de l’Etat est donc sollicitée. "On a effectivement deux postes qui sont très importants : les évasans inter-îles et internationales, puisque les évasans sont passées de 1 à 3 milliards de francs pacifique, simplement en coût de transport, sans compter les hospitalisations, explique Vincent Dupont, directeur adjoint de la CPS. C'est une problématique particulière et on appelle à diversifier les sources de financement, avec la participation de l'Etat. On appelle aussi, dans le cadre de la prise en charge des molécules onéreuses pour traiter le cancer, depuis l'ouverture du service au CHPF, on a vu les molécules onéreuses passer, en 5 ans, de 700 millions de francs pacifique à 3 milliards 200 millions de francs pacifique !"

La contribution exceptionnelle rapportera environ 2,5 milliards de francs pacifique et réduira le déficit de l’assurance maladie pour 2024.

Reste que des réformes structurelles sont très attendues pour 2025. Le CESEC recommande notamment que la prévention contre les addictions au sucre, alcool et tabac soient déclarées comme causes prioritaires.