Le professeur Pascal Defaye, du centre hospitalier de Grenoble est en mission au fenua pour 8 jours, une vingtaine de patients atteints de troubles cardiaques lui ont été confiés.
Devant un écran, il explique que c’est par l'artère fémorale que la sonde qui servira à mettre en place le stimulateur cardiaque va passer, un procédé qui n’est arrivé au fenua que depuis un an.
Le professeur Pascal Defaye est l’un des meilleurs spécialistes français de la rythmologie, une spécialité qui traite les troubles du rythme cardiaque. "Il y a des sondes qui sont introduites par les veines jusqu'au coeur. Maintenant on a de nouveaux stimulateurs qui sont beaucoup plus sophistiqués, mais qui n'ont pas de sonde", explique le spécialiste.
Et ce stimulateur est à peine plus gros qu’une gélule, celui-ci permet désormais des opérations dites non-invasives. "D'une part on sort beaucoup plus tôt, on reprend le travail beaucoup plus tôt, on peut pratiquement faire toutes les opérations en ambulatoire ou presque ambulatoire, étant donné qu'il y a moins d'hospitalisations il y a moins de complications liées aux hospitalisations, c'est moins traumatisant et cela n'a que des avantages".
Des avantages reconnus par les cardiologues polynésiens, ceux-ci admettent volontiers que leur spécialité ne nécessite pas d’opération à cœur ouvert. "Le plus récurrent en rythmologie, c'est avant tout de mettre des stimulateurs cardiaques. Les gens qui ont des troubles du rythme, qui ont le coeur trop lent, on est obligé de leur mettre une pile pour accélérer leur coeur, pour ne pas qu'il s'arrête. Ou alors des gens qui ont le coeur trop rapide, qui font des syncopes ou des morts subites, auxquels on implante des défibrillateurs pour permettre de réguler le coeur quand il est trop rapide", précise le docteur Bruno Ulmer, cardiologue au CHPF de Taaone.
Grace à ce genre d’intervention, ce sont environ 60 patients polynésiens qui n’ont plus besoin de partir en évacuation sanitaire chaque année.