Le vaccin contre le papillomavirus devient gratuit pour les 11-14 ans

Le gardasil, vaccin contre le papillomavirus
Depuis le 1er juin, le gardasil, vaccin contre le papillomavirus, responsable entre autres, des cancers génitaux, devient gratuit. Un outil supplémentaire dans la lutte contre le cancer de l'utérus. Auparavant, il coûtait entre 20 000 et 25 000 francs pacifique. Il concerne en priorité les adolescents entre 11 et 14 ans.

La campagne de sensibilisation contre le cancer du col de l'utérus débute ce mois-ci, à l'occasion de juin vert. Dans ce cadre, le gardasil, vaccin qui protège contre 9 papillomavirus humains (HPV) (7 types responsables de cancers et 2 types responsables de condylomes) est pris en charge à 100% pour les 11-14 ans, grâce à une convention passée entre les pharmacies et l'institut du cancer.

Auparavant, il n'était pas pris en charge et coûtait entre 20 000 et 25 000 francs pacifique. "Quand le vaccin est réalisé tôt, entre 11 et 14 ans, et idéalement avant le début de l'activité sexuelle, on a une efficacité très bonne, autour de 90%, précise la docteure Teanini Tematahotoa, directrice de l'institut du cancer. On voit aujourd'hui que le HPV touche aussi les hommes, donne des cancers. Donc, on vaccine les garçons pour ça aussi : pour protéger les jeunes filles avec qui ils auront des rapports, mais aussi pour les protéger eux-mêmes d'éventuels cancers."

Teanini Tematahotoa, directrice de l'institut du cancer

Deux fois plus de cancers de l'utérus que dans l'Hexagone

Car le papillomavirus est un virus très contagieux, qui se transmet sexuellement. Le préservatif ne protège que partiellement. Il est responsable de plusieurs cancers ou de verrues génitales, chez l'homme et chez la femme. Chez les hommes, il est responable de cancers ORL (gorge, haut de l'estomac...) et de cancers de la partie géntaile (anus, pénis). Chez la femme, il est responsable du cancer de l'utérus.

"Tous les professionnels de santé polynésiens étaient d'accords sur la nécessité de pouvoir favoriser la vaccination en évitant le prix, car c'est un vaccin qui coûte cher, explique la docteure Teanini Tematahotoa, directrice de l'institut du cancer. Les gens pouvaient déjà se faire vacciner en Polynésie, mais la dose coûtait cher. C'est un retard de mise en place de campagne. On aurait aimé tous que ça arrive plus tôt, mais enfin c'est lancé."

Chaque année en Polynésie, une vingtaine de femmes sont diagnostiquées avec un cancer du col de l'utérus, sur 865 cas de nouveaux cancers. Rapporté au nombre d'habitants, cela représente 11,7 cas pour 100 000 habitants, contre 6 dans l'Hexagone, soit presque le double. En cause : le tabac et les infections sexuellement transmissibles.

Vaccination : mode d'emploi

Concrètement, pour faire vacciner votre enfant, vous pouvez demander une ordonnance chez n'importe quel médecin ou sage-femme, puis récupérer gratuitement le vaccin dans une pharmacie. Le vaccin se conserve au réfrigérateur. Enfin, retourner voir le médecin ou une sage-femme, voire certains pharmaciens, pour le faire vacciner. Un rappel doit se faire 6 mois plus tard.

Aujourd'hui, 20 000 enfants sont âgés de 11 à 14 ans en Polynésie. Les autorités espèrent toucher 10% de cette population, pour cette année de lancement.

L'Hexagone vaccine contre le papillomavirus depuis 2007, où il a toujours été remboursé à 100%. Aujourd'hui, la couverture vaccinale couvre 41,5 % des filles et 8,5% des garçons, âgés entre 11 et 14 ans. Depuis l'année dernière, la vaccination peut avoir lieu dans les établissements scolaires, avec l'autorisation des parents.

L'OMS cible 90% de couverture vaccinale chez les filles de moins de 15 ans d'ici 2030.

L'autre façon de lutter contre le cancer de l'utérus est le frottis : il est gratuit tous les 3 ans pour les femmes entre 25 et 65 ans.

Affiche de prévention pour le dépistage du cancer du col de l'utérus.