Législatives 2024: alliance chez les autonomistes, Nicole Sanquer pour un "accord" de circonstance

Nicole Sanquer, présidente du on n'est pas sur une alliance ou une Union autonomiste.
Au lendemain des rencontres organisées entre A Here Ia Porinetia et les autres composantes de la plate forme autonomiste -le Tapura, le parti de Gaston Flosse ainsi que la formation de Teva Rohfritsch-, la présidente du parti vert et blanc réaffirme que la famille des autonomistes est enfin réunie. Questions/Réponses.

Pol. 1ère "Est ce que vous confirmez, 24 heures après le début des tractations, que vous avancez d'un même pas vers les législatives ?"

 

Nicole Sanquer: "On va remettre un peu les choses en place. Alors là, il s'agit d'élections législatives, donc d'élections nationales. Il s'agit aussi d'aller porter la voix des autonomistes, donc à l'Assemblée Nationale, à Paris. Et aujourd'hui, on ne peut pas vraiment parler de forme, mais plutôt d'un accord. Pour ces élections législatives, nous ne sommes pas sur une alliance ou une union autonomiste.

Nous sommes bien sur un accord dans le cadre des élections législatives puisque, au vu de l'actualité des dernières semaines, des derniers mois, avec ces discours intempestifs du clan Tavini, avec des discours portés à l'extérieur, pensés par le discours indépendantiste. Il y a urgence, que ce discours à l'extérieur change et que la voix des autonomistes soit portée".

 

Alors, est ce qu'on doit comprendre que c'est un accord de circonstance ?

Nicole Sanquer: "C'est oui, c'est un accord de principe. Alors, qui dit accord dit forcément conditions. Nous avons rencontré Edouard Fritch parce qu'aujourd'hui, nous ne discutons pas qu'avec Edouard Fritch. C'est le parti majoritaire des autonomistes. C'est lui qui fait les propositions. Et donc hier, (NDLR ce mardi), nous avions deux conditions qui avaient un peu bloqué nos discussions pour la plateforme".

Deux propositions vous dérangent dans la famille autonomiste: le statut de pays associé voulu par Flosse, et le positionnement par rapport à la majorité présidentielle...

N.S: "C'est pour ça qu'on n'y participe pas. C'est le positionnement des députés autonomistes à l'Assemblée nationale, puisque nous ne sommes pas des pro-Macron, comme nous ne sommes pas non plus des pro RN. En tant que députés, nous avons toujours été positionné au centre. Les discussions de ce mercredi nous ont donc rassuré sur ces points.

Il n'y a pas de positionnement imposé et bien, évidemment, nous parlons bien d'autonomie et non pas de statut de pays associé. Nous avons un accord de principe pour défendre l'autonomie face à l'indépendance. Et là, sur ce point là aussi, Monsieur Fritch tient le même discours".

Nicole Sanquer (AHIP), et Edouard Fritch et (Tapura) se retrouvent sur les fondamentaux autonomistes.

En attendant, Gaston Flosse, après la rencontre d'hier, on l'a trouvé un brin agacé, presque surpris depuis le début de vos rencontres, son carnet de rendez-vous noué aujourd'hui...

N.S.: "Alors alors là aussi, je voudrais préciser que nous avons dit non à la plateforme et non à la fusion des partis autonomistes. Mais hier, lorsque nous avons rencontré Edouard Fritch, nous avons été bien évidemment d'accord avec ses propositions.

Il faut qu'on s'unisse pour faire porter la voix des autonomistes à Paris. Par conséquent, nous avons proposé une union au second tour, alors que la proposition était de faire bloc dès le premier tour. Mais pour valider évidemment tout cela, nous avions besoin de l'aval de notre conseil politique".

 

Mais on l'a bien compris, entre vous et Gaston Flosse n'est pas le grand amour. Pas encore. Mais est ce que ça veut dire que ce mercredi matin par exemple, tout peut voler en éclat lorsque vous allez vous revoir ?

 N.S.: "Alors là, on est bien d'accord qu'il s'agit d'accord. Donc nous avons décidé de courir avec l'étiquette A Here Ia Porinetia, sur la deuxième circonscription. La candidate a été désignée hier par le conseil politique et c'est moi qui porterai cette candidature à ce jour. Donc, note parti s'engage à ne présenter qu'un candidat dans une circonscription et à soutenir les candidats autonomistes sur les autres circonscriptions.

Ce mercredi, je précise que je suis un peu surprise de la dernière déclaration de Gaston Flosse. Parce que ce n'est pas nous qui avons réclamé une circonscription, mais ça a été une proposition de Edouard Fritch.

Si dans les jours qui suitvent, les discours divergent, je pense qu'on pourrait alors proposer d'autres candidatures sur d'autres circonscriptions. Nous voyons Edouard Fritch ce matin et et on a tout intérêt à se rassembler pour ces élections. Parce que porter la voix de la Polynésie à Paris, c'est important. L'autonomie est en danger".

 

Est ce que ce la veut dire qu'à chaque scrutin, vous allez devoir renégocier pour voir si la famille autonomiste reste unie ?

N.S.: " Oui pour des élections locales. Est-ce qu'on va s'asseoir autour d'une table pour faire un projet commun avec chacun ? Nous avons essayé, ça n'a pas marché. A Here Ia Porinetia reste quand même un parti autonomiste, mais pas avec le même projet de société que prône le Tapura. 

Ce discours là, il peut être commun, nous sommes d'accord aujourd'hui de défendre l'autonomie et de défendre notre attachement à la France, d'où cet accord a été rendu possible".

 

En attendant, il faut que vous arriviez à sceller l'accord. En tous les cas, celui que vous avez commencé à mettre en place avec les autres composantes. Edouard Fritch reste dans tous les cas, votre principal interlocuteur.

N.S.: "Exactement".

 

Ce mercredi matin, les discussions entre autonomistes se poursuivent et sont prévues "pendant au moins 3 heures".