Législatives 2024 en Polynésie : candidats, circonscriptions, mode de scrutin, tout ce qu’il faut savoir

Les élections législatives anticipées se tiendront les 29 juin et 6 juillet 2024 en Polynésie française. Plus de 212 000 électeurs sont appelés à élire leurs représentants au palais Bourbon. Le territoire est divisé en trois circonscriptions depuis 2012. Chacune ayant un représentant.

Treize candidats se lancent dans cette course aux législatives 2024. Quatre se présentent dans la première et dans la troisième circonscription. Cinq dans la seconde. Les circonscriptions législatives sont découpées en fonction du nombre de population.

Circonscription 1, le plus grand nombre de citoyens

Elle regroupe le plus grand nombre d’habitants selon le recensement de l’ISPF. Composée de l’archipel des Marquises, des Tuamotu Gambier et des communes de Papeete, Pirae et Arue, ce territoire législatif compte plus de 73 000 mille citoyens. Quatre candidats briguent le siège de député. Il s’agit du député sortant Temata’i Legayic pour le Tavini Huiraatira. Jacky Bryant se représente sous la bannière de son parti Heiura les verts. Moerani Frébault est le fruit de l’union des autonomistes. Et enfin, James Heaux est le candidat du Rassemblement National.

Circonscription 2, cinq candidats pour un siège

Cette circonscription recense à elle seule 69 169 électeurs répartis dans douze communes. Elle regroupe l’archipel des Australes et les communes de Mahina, Hitiaa o te Ra, Taiarapu Est, Taiarapu Ouest, Teva i Uta, Papara et Paea. Le député sortant Steeve Chailloux du parti indépendantiste est confronté à quatre candidats. Après leur accord, les autonomistes ont désigné Nicole Sanquer pour porter leur voix à l’Assemblée nationale. Députée sous la 15e législature, entre 2017 et 2022, la cheffe de file de A Here ia Porinetia se présente à nouveau sous une nouvelle bannière. Tati Salmon est le candidat du parti Heiura les verts. Tutu Tetuanui court sous la bannière du Rassemblement national et enfin un citoyen ordinaire, Jules Tara se présente sans étiquette.

Circonscription 3, celle qui recense le moins d’électeurs

Si elle regroupe les Iles sous le vent et les deux plus grandes communes de Tahiti, Faa’a et Punaauia, la troisième circonscription est celle qui concentre le moins d’électeurs. En effet, un peu plus de 69 000 votants sont appelés à se manifester lors du scrutin. Quatre candidats sont en lice. Mereana Reid Arbelot, la députée sortante, est la représentante du Tavini Huiraatira. Naumi Mihuraa, fille de l’actuelle sénatrice Lana Tetuanui, est soutenue par le Rassemblement national. Jules Hauata porte le programme de Heiura les verts. Pascal Haiti Flosse, est la candidate des autonomistes. Originaire des Marquises et inscrite sur les listes électorales de Papeete, l’épouse de Gaston Flosse se présente dans une circonscription dont elle n’est pas électrice.

Peut-on être candidat n’importe où ?

La réponse est oui. Les règles pour être candidat ne sont pas strictes. Il suffit d’être un électeur et en pleine possession de ses droits civiques. Ce droit, c’est l’article L.44 du code électoral qui l’autorise. Il stipule ainsi que "tout Français et toute Française ayant la qualité d'électeur peut faire acte de candidature et être élu, sous réserve des cas d'incapacité ou d'inéligibilité prévus par la loi"et l'article L.154 complète : "Les candidats sont tenus de faire une déclaration revêtue de leur signature, énonçant leurs noms, prénoms, sexe, date et lieu de naissance, domicile et profession. À cette déclaration, sont jointes les pièces de nature à prouver que le candidat est âgé de dix-huit ans révolus et possède la qualité d'électeur."

En clair, rien n'oblige un député à vivre ou à posséder un domicile sur sa circonscription. Il n'est pas obligatoire non plus d'ailleurs d'être rattaché à un parti politique. Jean-Luc Mélenchon avait tenté l’expérience lors des élections législatives de 2017. L’ancien sénateur de l’Essonne était candidat à Marseille, alors qu’il était inscrit sur les listes électorales de Paris. En revanche, il est interdit de se présenter dans plusieurs circonscriptions simultanément.

Si rien ne bloque sur le papier, il n'en reste pas moins que les parachutages peuvent être très mal perçus. Les aspirants à la députation "inconnus" à la circonscription peuvent paraître illégitimes aux yeux des électeurs. Reste à savoir si la stratégie employée par le rassemblement autonomiste est payante. Car, parfois, l'atterrissage peut être brutal.

Un candidat peut-il être élu au 1er tour ?

La réponse est oui, mais pour y parvenir, il faut être LE candidat préféré de la majorité des votants. Pour ces élections législatives, le mode de scrutin est un vote uninominal majoritaire à deux tours. Uninominal, car un seul candidat est élu au sein d’une circonscription, et majoritaire, car c’est bel et bien le candidat qui a recueilli la majorité des suffrages qui siégera.

Pour être élu au 1er tour, un candidat doit recueillir plus de 50 % des suffrages exprimés, hors vote blanc et nul, représentant au minimum 25 % des inscrits. Si aucun candidat n’atteint ce seuil, un 2e tour est organisé avec les candidats arrivés en tête et ayant obtenu le suffrage de plus de 12.5 % des inscrits. Si aucun candidat n'a dépassé ce seuil, ce sont les deux candidats arrivés en tête qui sont qualifiés pour le second tour.

En moyenne, les Polynésiens se déplacent peu pour les législatives. Le taux de participation au 1er tour était d'environ 42% en 2017 et en 2022. Par comparaison, il était de plus de 60% au 1er tour des territoriales de 2023.