Législatives : les abstentionnistes n'ont pas eu le temps de voter...Vraiment ?

Voter ne prend que quelques minutes et peut changer beaucoup de choses.
Samedi, ils sont nombreux en Polynésie à ne pas s’être déplacés aux isoloirs : près de 68% des électeurs. Nous en avons rencontrés ce matin. Tous prétendent ne pas avoir eu le temps. Peu s'avancent pour y aller au second tour ; certains disent y réfléchir ; et d’autres ne voient pas pourquoi ils iraient davantage.

Près d'un millier de spectateurs sur le spot de run de Faratea, ce matin. Ils ont fait le déplacement, depuis l’autre de bout de l’île pour une partie d’entre eux. Mais pour le premier tour des législatives de samedi, aucun d’entre eux n’a eu le temps. "C'est important mais comme on ne s'occupe pas de nous, ben...De toutes manières, peu importe pour qui on vote on ne voit aucun changement, on ne vote pas", avoue un jeune homme. "Faut déjà que je sache de quoi ça parle", lâche franchement un autre. "C'est mieux les runs, c'est plus intéressant, il y a plus d'amis", reconnaît un spectateur.

Pour certains le run est plus fun que la politique !

Pas le temps de voter, mais assister sous la pluie à des courses de deux-roues, aucun problème ! En vérité, ils n’avaient pas vraiment l’intention d'accomplir leur devoir de citoyen.

Changement de décor. A la plage, face à la mairie, les réactions ne sont guère différentes. "Comme je participe au Heiva cette année, on a fait des repérages à Toata, l'après-midi j'étais...Au niveau politique, je ne suis pas très intéressé", avoue finalement ce pratiquant de paddle. Même son de cloche pour une jeune femme qui avait "sa répétition...Je ne suis pas allée voter car j'avais d'autres choses à faire"

Dans les démocraties, voter intéresse de moins en moins les gens. Mais ceux qui vivent dans des pays totalitaires pensent tout autrement.

Pour se rattraper, tous nous ont dit qu’ils iraient voter pour le 2e tour. "Si, j'irai pour le 2e, car je sais que c'est Moetai Brotherson qui est sorti", ajoute le pratiquant de paddle. La jeune femme précédemment interrogée dit aussi qu'elle ira voter "si je n'ai rien à faire !" Au moins, c'est clair et net.

Perte de confiance 

A la sortie du temple, quelques fidèles avouent ne pas s’être rendus aux urnes. La raison : un désintérêt non pas de la politique, mais des politiciens : "Je ne voyais pas aussi l'intérêt de voter. Si c'est la présidentielle, oui, mais là c'est pour des députés. Vont-ils vraiment nous appuyer pour tous nos projets ? Ca reste à voir", explique ce paroissien. "A un moment donné, c'est fiu la politique !", reconnaît sans ambages une autre paroissienne.

Une perte de confiance dans les politiciens, ce qui risque de ne pas attirer davantage d’électeurs au second tour.