Légumes, la météo souffle le chaud et le froid sur les prix à la consommation

A Taravao, les intempéries depuis Novembre ont ravagé les plantations de légumes
Pourquoi les prix des légumes flambent sur les étals ? Comment les intempéries se sont invitées chez certains agriculteurs et pas chez d'autres ? Et au final, qu'est ce qui est meilleur marché pour vous, consommateurs, en cette mi-janvier 2024. On a enquêté pour vous.

Cette année chez les producteurs de choux, tomates, concombres et autres pastèques, c'est Tubuai qui rit et Taravao qui pleure.

Rendez-vous chez Laurent Firiamu, agriculteur aux Australes, roi de la pastèque à exporter. Il s'apprête à livrer un conteneur entier de melons d'eau ce lundi matin. "Ces 8 tonnes de pastèques sont déjà vendues, direction Tahiti. J'en réserve 1 tonne pour Rurutu". Un fruit qui a tous les atouts: bien sucré, vendu 180 à 200 FCP le kilo. "Grâce à la pluie de Janvier qui a permis de gorger les pastèques d'eau, après 4 mois de sécheresse". La DGAE de Tubuai confirme ces bons chiffres, et estime à 213 tonnes le nombre de pastèques exportées

A Tubuai, les stocks de pastèques bon marché se vendent comme des petits pains

A Taravao, au contraire, c'est la flambée des prix aux sortir des champs de pota, tomates, concombres. La palme revenant aux choux dont l'étiquette à la vente a été multiplié par 2. La météo capricieuse et surtout les intempéries à répétition depuis Octobre ont compromis la récolte, et c'est autant de revenus en moins pour Ken Lin, producteur: "Il y a beaucouop de pourritures sur certaines variétés, comme le choux. On va devoir le vendre 800 FCP, les autres légumes ont pris aussi entre 100 et 200 FCP d'augmentation au kilo".

Des champs de Taravao aux étals en bord de route: c'est partout le même constat: le prix des légumes a parfois doublé

Les consommateurs n'ont pas changé d'habitude

En bord de route, le verdict est sans appel: "on sent bien les augmentations. Mais j'adore les tomates, même à 1000 FCP le kilo, donc je continue à en manger. J'espère pouvoir en planter à la maison". Même son de cloche chez ce consommateur de la presqu'ile: "On a fait le tour, c'est pareil partout. Il y a moins cher, mais c'est difficile à trouver."

Les producteurs impactés par le mauvais temps pensent, eux, se diversifier. "On va se lancer dans des légumes moins fragiles, comme la patate douce et les aubergines par exemple" temporise Ken Lin.