Léger mieux pour les comptes de la CPS mais pas pour la santé des Polynésiens

CPS Mama'o.
Comment se porte la santé financière de la CPS ? L'amendement adopté par le Sénat, prévoyant le versement de 5 milliards Fcfp n’a finalement pas été retenu dans le projet de loi de finances. Son budget 2023 a été adopté avec un déficit de moins de 2 milliards de francs. La reprise de l’économie, de l’emploi et la mise en place de la taxe sociale ont permis de redresser les comptes de la CPS, avec une branche maladie qui continue néanmoins de coûter très cher.

"La CPS n'a pas un déficit de 15 milliards, pose le directeur de la Caisse de prévoyance sociale Vincent Fabre. La CPS est équilibrée sur 2022.

Pas si catastrophique

Le déficit n'est pas si catastrophique, rassure-t-il : 1,5 milliards Fcfp estimé pour 2023. Il manquait 5 milliards de francs au budget 2022. La CPS a contracté un emprunt pour équilibrer les comptes. L’an prochain s’annonce donc trois fois moins déficitaire. 

"C'est bien la reprise de l'économie, la reprise de l'emploi, la reprise des cotisations et la mise en place de la TVA sociale de la fiscalité qui ont permis de redresser les comptes de la CPS" explique Vincent Fabre.

Oui, mais

Il nuance néanmoins ses propos, en ajoutant que "l'augmentation des dépenses se poursuit." En effet, les comptes de la branche maladie ne s’équilibrent pas : 3,9 milliards de francs de déficit. Les dépenses liées à la santé augmentent régulièrement d’environ 4% par an, à cause de la hausse des soins pour le cancer, des évasans, et du vieillissement de la population qui impliquent davantage de consultations et d’examens. 

"Cela nécessite des financements, précise Vincent Fabre. On a des acteurs de la santé qui ont demandé un certain nombre de revalorisation dans un contexte inflationniste. Donc, il faut être extrêmement attentif aux finances de la CPS et aux dépenses. (...) Bien sûr, s'il devait y avoir une aide de l'Etat, elle serait bienvenue (...) puisque les problèmes structurels auxquels on est confrontés ne vont pas évoluer favorablement dans les prochaines années. Il va falloir piloter et maîtriser les dépenses de santé mais également dans les autres branches (retraite, handicap, dépendance). Aujourd'hui, on est très sensibles et on se repose beaucoup sur les cotisations liées au travail. On espère tous que la société polynésienne pourra créer de nouveaux emplois, notamment pour les jeunes, mais ça reste une situation à suivre pour les années à venir."

Tant que la santé financière de la CPS s'améliore, les cotisations salariales ne devraient pas augmenter, rassure le directeur.

La nouvelle constitution du comité d’orientation stratégique de la protection sociale universelle est très attendue. Elle devrait avoir lieu au mois de janvier prochain. Ses membres exploreront les pistes pour réformer au mieux notre protection sociale universelle.