Les pharmaciens se préparent à vacciner

Une majorité des pharmaciens de Polynésie se forment à la vaccination.
Contrairement à l'Hexagone, les pharmaciens, en Polynésie, ne sont pas autorisés à vacciner. Du moins, pas encore. Et ils souhaitent que cela change. 130 pharmaciens, sur plus de 220 qui exercent au Fenua, ont accepté de se former aux techniques de vaccination. Une formation organisée par le Conseil de l'Ordre des pharmaciens, avec l'université de Grenoble.

La formation a coûté 2,2 millions Fcfp supportée entièrement par le Conseil de l'Ordre des Pharmaciens de Polynésie. Bientôt 3 ans que les pharmaciens de l’Hexagone sont autorisés à vacciner. Leurs homologues polynésiens le seront-ils un jour ? Dans les officines, les clients l'attendent "c'est plus pratique."

Les autorités n’ont pas encore dit oui, le Conseil de l’Ordre des Pharmaciens, lui, anticipe. "L'idée, c'était de faire quelque chose de conjoint, explique Philippe-Emmanuel Dupire, président du Conseil de l'ordre des pharmaciens de Polynésie. Les autorités sont parfaitement au courant que cette formation arrive. Je les ai sollicitées il y a quelques mois pour que la réglementation bouge, réglementation qui, sur le plan national, est déjà en place, mais dans d'autres pays, ça fait des années. Au Canada par exemple, tous les pharmaciens vaccinent depuis très longtemps." 

Depuis ce 7 février, 130 pharmaciens ont accepté d’être plus tard, des vaccinateurs. Car ce geste, à priori simple, ne s’improvise pas. "Ca consiste pas juste à prendre une seringue et puis injecter du vaccin, résume Michel Sève, professeur à l'université de Grenoble Alpes et doyen de l'UFR pharmacie Grenoble. Il y a un accompagnement des personnes, un certain nombre de questions, les gens peuvent venir avec du stress, une appréhension, donc on leur apprend à prendre en charge la personne. D'abord, la préparation des vaccins. Il y a un certain nombre de vaccins qui doivent être reconstitués, fragmentés, notamment le vaccin contre le Covid."

Avec le rebond épidémique, Maeva Guérin, pharmacienne à Papeete, réalise une centaine de tests de dépistage par jour, mais elle ne craint pas du tout les problèmes d’organisation : "S'il y a des vaccinations qui devront se faire par la suite en pharmacie, on s'organisera plus, éventuellement prendre du personnel en plus et prendre des rendez-vous."   

Pharmaciens mais aussi vaccinateurs pour plus de proximité et de réactivité, une possibilité mais aussi un plus, pour répondre à la stratégie antigrippale et anti-covid.