218 000 visiteurs l’an dernier. La reprise touristique se confirme encore ce trimestre et rassure les entreprises. Mais selon le président du conseil des professionnels de l’hôtellerie, ces chiffres sont à prendre avec prudence car le tourisme reste un secteur fragile. "On est fragile à 2 niveaux : sur un plan financier parce qu'effectivement on est en train de rembourser une dette (PGE), et donc on n'a pas encore recréé notre capacité d'endettement ; et sur un plan économiquement mondial dans la mesure où les compagnies aériennes dont on dépend fortement dépendent, elles, de l'économie mondiale, de l'ouverture de l'Asie et si l'Asie rouvre, il se pourrait bien qu'on perde quelques compagnies aériennes et qu'on se retrouve avec peut-être cette fois trop de chambres", redoute Thierry Brovelli, directeur de l'hôtel Intercontinental.
Les chambres ce n’est pourtant pas ce qui manque dans la petite hôtellerie, mais ce sont elles qui souffrent de la concurrence des meublés de tourisme. On en dénombre plus de 1500 dont plus de 800 rien que sur l’île de Tahiti. "Notre premier objectif c'était justement d'arrêter cette concurrence, un peu déloyale quand même. Parce qu'en gagnant de l'argent, je sais que j'ai aussi une petite part à rendre pour le Pays, pour que cette économie touristique vive encore mieux.Et qui va participer à cette économie ? Ce sont tous les acteurs qui gagnent un peu d'argent, si j'ai une chambre je paie pour une chambre, si j'en ai 10, je paie pour 10. On va arrêter de faire du n'importe quoi dans notre pays aussi", déplore Mélinda Bodin, présidente de l'association du tourisme authentique de Polynésie française.
Du côté d’Air Tahiti, les flux inter-archipels ont atteint ceux de 2019 déjà. Àvec l’arrivée de la concurrence d’Air Moana, le gouvernement se doit d’anticiper cette croissance, mais pas seulement. "Il y a des fondamentaux qu'il faut conserver comme par exemple la délégation de service public qui permet [d'assurer] la desserte de lignes déficitaires sur le réseau d'Air Tahiti, on pense aussi qu'il serait intéressant que le gouvernement anticipe la croissance du trafic que nous observons, depuis la période post-covid. Se pose aussi la question de l'aéroport de Tahiti-Faa'a qui permet tout juste le traitement de 2 compagnies aériennes domestiques aujourd'hui...Il y a aussi l'aéroport de Maupiti, très limité...Les Marquises engendrent de forts trafics qui méritent d'être prises en compte en terme de développement d'infrastructures", explique Manate VIVISH, directeur général d'Air Tahiti.
En attendant la nomination du ou de la futur(e) ministre du Tourisme, les professionnels souhaitent participer à un comité stratégique afin de développer efficacement le secteur.