Les surveillants pénitentiaires et les policiers veulent que les agents polynésiens coincés dans l'Hexagone viennent renforcer les effectifs

Le syndicat Unité FO Police et le syndicat FO Pénitentiaire devant le Haut-commissariat
Les surveillants pénitentiaires et les agents de la Police nationale se sont unis dans un combat ce samedi 22 mars devant le Haut-commissariat. Les deux institutions réclament le rapatriement de leurs collègues "bloqués" dans l'Hexagone. D'autant que les effectifs manquent au fenua selon eux.

Devant le Haut-commissariat, les surveillants pénitentiaires et les agents de la Police nationale sont main dans la main. La revendication des syndicats Force Ouvrière des 2 institutions est la même : Rapatrier les agents coincés dans l'Hexagone pour renforcer les effectifs au fenua. "Nous avons besoin de personnels. Nous sommes à 85% de couverture de postes, ce qui augmente notre charge de travail au quotidien." explique Matehi Shigetomi, représentant syndical FO pénitentiaire.

15 postes vacants ?

"Nous avons mis en place des groupes de travail pour mettre à plat les besoins. Nous avons identifié au moins 15 postes qui seraient disponibles. Aucun des postes n'a été ouvert sur la prison de Nuutania. Tout ce que nous voulons, c'est que certains de ces polynésiens viennent renforcer les effectifs." complète le surveillant pénitentiaire. A l’heure actuelle, plus de 500 agents pénitentiaires sont "bloqués" en France sans la certitude de revenir un jour au fenua. Certains doivent aussi assurer des affectations obligatoires dans l'Hexagone.

La meilleure solution, c'est que l'Etat fasse revenir les agents originaires de la Polynésie.

Wallace Teina, représentant syndical FO Police

La Police nationale souffre elle aussi du manque d’effectif. Près de 120 agents voudraient revenir au fenua selon le syndicat. Pourtant, selon la direction de la Police nationale, le ratio d’effectif est déjà atteint. "Nous avons dénoncé le manque d'effectifs. Pour preuve, le ratio national est de 2 titulaires pour 1 policier adjoint alors qu'ici, c'est -1 titulaire pour 1 policier adjoint, c'est catastrophique et dangereux." rétorque Wallace Teina, représentant syndical FO Police. Selon lui, 12 agents métropolitains ont été recrutés récemment. "On a réclamé un concours local pour recruter ici. Sinon, on aimerait faire revenir vite les policiers originaires du fenua. Malheureusement, il y a un problème de statut. A chaque fois, on nous répond que l'on a pas de priorité, déplore le policier, la meilleure solution, c'est que l'Etat fasse revenir les agents originaires de la Polynésie." Malgré des négociations avec leurs directions respectives et le Haut-commissariat, les solutions ne sont pas satisfaisantes pour eux.