Premier effet du changement climatique constaté en Polynésie : le maraamu, ce vent du sud censé durer jusqu’en septembre continue de souffler en novembre. Un phénomène à rajouter à la montée des eaux subie par les habitants des Tuamotu.
Exemple à Hao, depuis quelques années le phénomène s’accélère, la végétation du littoral est rongée petit à petit et inquiète la population. "Quand il y a la marée haute, ça vient jusque devant. C'est pas loin [de la maison], il suffit qu'il y ait une grosse marée, et ça rentre ! Dès que ça rentre, on va assumer tout ça", déplore un brin fataliste Albert Vero, pêcheur de Hao.
Les habitants du littoral s’adaptent comme ils peuvent et ont recours au système D pour limiter les dégâts : surélévation des plantes et enrochement sont mis en place par Gilbert Dantzer, agriculteur de Hao : "la mer est quand même haute et ça tue les plantes. On est obligé de tout surélever les cultures...Avec ma femme, on a essayé de mettre une digue parce qu'on a de l'eau qui entre dans nos cours".
Aux Marquises, c’est surtout la sécheresse qui sévit. Depuis plusieurs années, les Marquisiens subissent un manque de pluie handicapant, et mortel pour la végétation. "Depuis que je suis né, je n'ai jamais vu cette sécheresse sévir aussi longtemps sur l'île de Ua Pou. Mon père de 94 ans me racontait que même lui, il n'a jamais connu pareille sécheresse. Tous les acacias, les cocotiers des flancs de montagne qui meurent aussi", s'inquiète Toti Teikiehuupoko, adjoint au maire de Ua Pou.
Sécheresses longues et intenses, montée des eaux, épisodes pluvieux violents engendrant des inondations, l’impact du dérèglement climatique se fait bel et bien sentir en Polynésie.