Les voiliers encore dans la ligne de mire à Punaauia

Les voiliers indésirables dans le lagon de Punaauia.
Les voiliers au mouillage devant Vairai et la zone de Bel Air, côté littoral dans le lagon de Punaauia sont invités à quitter les lieux. Depuis un mois, le port autonome rencontre les propriétaires de ces bateaux.. Plusieurs plaisanciers dénoncent aussi, l'absence de solution.

Depuis plusieurs semaines, la police du port autonome sévit. Le mouillage des voiliers, autrefois toléré, est interdit dans cette zone depuis 2020.

Daniel et Kathy sont américains et naviguent dans les eaux polynésiennes depuis 5 ans. 
Stationnés à Punaauia depuis un mois, ils repartent bientôt pour les Tuamotu… et la capitainerie est venu à leur rencontre, plusieurs fois. "Je pense que le problème ici, ce n’est pas tant les bateaux qui viennent s’ancrer, c’est plutôt les épaves qui sont laissées ici… qui ne bougent plus, où personne ne vit. Ils n’ont même pas de moteurs qui fonctionnent", explique Daniel Finkelstein, touriste plaisancier.

La police du port autonome en plein contrôle.

Contrairement à ces touristes, qui repartent dans quelques jours, Paul, lui, vit sur son bateau. 
Le Katoosh, 43 pieds, est au mouillage ici, depuis un an et demi mais bientôt, comme une trentaine d’autres voiliers, il va devoir lever l’ancre… au risque de recevoir une forte amende. 
Son propriétaire déplore l’absence de solution. "Les politiques n'ont rien fait pour améliorer la situation. S'ils avaient proposé des mouillages à un prix abordable pour tout le monde, il n'y aurait pas de problème aujourd'hui, les gens ne seraient plus dans cette zone ou elle serait aménagée", constate amèrement Paul Bontour, plaisancier résident.
 
Un dialogue de sourds entre les plaisanciers, dans l’illégalité, et les autorités, de plus en plus répressives. Le nombre de corps morts est insuffisant, et ce n’est pas près de changer. "On manque d'infrastructures...et les petits bateaux, locaux, ne trouvent pas de place parce que la priorité est donnée aux bateaux plus grands qui rapportent plus d'argent", remarque Arnaud Jordan, président de l’association des voiliers en Polynésie française. 

Les épaves comme les bateaux abandonnés vont être sortis du lagon.

Mais le souci vient principalement des épaves, qui engendrent de la pollution. 
Les propriétaires sont introuvables, et les procédures en justice peuvent durer plus de 2 ans. "Les bateaux abandonnés ou à l'état d'épaves vont être ramenés à Papeete pour les sortir de l'eau et les stocker sur un terrain", précise Jean-Paul Le Caill, directeur du port autonome .
 
Le Pays et la DPAM sont compétents en matière d’extension des zones de mouillage. Mais pour l’heure, dans le lagon de Tahiti, ce n’est pas à l’ordre du jour. 

Regardez le reportage de Maruki Dury :