Une maisonnette en granit est la première à être érigée sur un des caveaux du cimetière chinois. Avec en son cœur l’urne d’un défunt décédé aux Etats-Unis, il y a un an. Ce dernier repose désormais auprès de ses parents. "On a fait en sorte qu'il ait sa place, parce qu'on ne voulait pas qu'il se retrouve tout seul en Amérique. Toute la famille est là et là-bas il serait tout seul, [même lors de] la Toussaint, il n'y a personne, alors qu'ici il a un endroit où on peut se recueillir", indique Jessie Kong, nièce du défunt.
Avec ses 8 000 tombes déjà occupées, le chemin du repos éternel, unique cimetière privé de Polynésie française, manque cruellement de places…alors les familles s’organisent. "On ne peut pas empêcher les gens de mourir, l'an dernier on a dû exhumer ma tante qui a été enterrée en 1948, et là on s'est dit avec les frères et soeurs que ça va poser problème plus tard, il n'y aura plus de place. Pour l'instant ils sont quatre...pour plus tard on s'est dit qu'il va falloir peut-être casser, refaire un caveau...", explique Solange Hauata, fille d’un défunt.
Pour l’association Si Ni Tong, le coût pour entretenir cet espace avoisine les 5 millions CFP chaque année. Roland Sam, membre de l’association Si Ni Tong, se dit favorable à la création de crématorium pour pallier le manque de place. "En 2010-2011 on avait mis en place la construction de 121 caveaux familiaux…des 6 places, 9 places, 14 places. Au bout de 2 ans, on a réussi à les faire sortir de terre, mais 7 ans après les 121 caveaux étaient tous utilisés", remarque-t-il.
L’association Si Ni Tong a déjà engagé la construction de 100 nouveaux caveaux. Selon Roland Sam, un second cimetière devait voir le jour à Teva I Uta, mais la commune n'a pas confirmé cette information.