Marges dérèglementées, le prix des cigarettes a déjà augmenté

Depuis presque deux mois, le tabac a été déclassé des PGC. Conséquence : les marges ne sont plus plafonnées, les prix sont libérés.
Fumer coûte plus cher. Depuis près de 2 mois, les grossistes et les détaillants sont libres de fixer le prix des paquets de cigarettes et de tabac à rouler. Ils ne font plus partie des produits de grande consommation à la suite d'un arrêté ministériel pris fin mars. Les marges ne sont plus encadrées, comme les prix. Les fumeurs l'ont tout de suite remarqué.

Tabac et santé publique ne font plus bon ménage. Rayée de la liste des produits de grande consommation depuis un arrêté ministériel du mois de mars, la cigarette risque de coûter encore plus cher à ses usagers. Alors quand on aime, on ne compte pas, mais l’addiction a tout de même ses limites. "Pour 1000 cfp ça va, mais quand ça va aller à 2000 cfp...", s'interroge une dame. "Le prix ça freine toujours, bien évidemment", ajoute un client. "Dans certains magasins, cela a augmenté à 1045 cfp le tabac à rouler au lieu de 850 cfp", remarque un fumeur, mais à "2000 cfp le paquet...non, ce n'est pas possible !", dit-il.

Le tabac, incompatible avec santé publique et environnement. Selon le code de la concurrence qui régit les PGC, le gouvernement suit donc la règle en libérant des marges pourtant encadrées depuis les années 80. "Cette libéralisation fait suite à l'abandon du tabac comme produit de grande consommation, parce que le tabac ne répond plus à la définition qui est donnée par le code de la concurrence d'un produit de grande consommation", explique Sabine Bazile, directrice de la dierction des Affaires économiques. 

Fini la règlementation

Conséquence première : les marges des distributeurs et des importateurs ne sont plus encadrées, donc ils sont libres de choisir la marge qu'ils souhaitent appliquer. Les prix pourront varier librement. Il n'y a pas de prix maximum imposé par la règlementation, en revanche rien n'empêche un importateur ou grossiste dans le cadre de négociations qu'il peut avoir avec ses distributeurs de fixer un prix limite de vente. 

Chez certains commerçants, on s’étonne d’une mesure passée sous silence d’autant que les fournisseurs n’ont pas encore répercuté de hausse. "On a été surpris, la loi est passée, personne ne nous a prévenus, aucun fournisseur", dit une gérante. "C'est chacun qui est libre, nous on a maintenu les prix...Jusqu'à nouvel ordre, on n'augmente pas", ajoute la vendeuse d'un magasin. 

Faire jouer la concurrence 

Une liberté que certains n’ont pas attendu de prendre en augmentant certains paquets de cigarettes jusqu’à 40%. "Cela a augmenté deux fois. La 1ère augmentation était de 300 cfp, et là c'a augmenté de 410 cfp...depuis la semaine dernière...les clients réfléchissent à deux fois maintenant", avoue un employé d'une station-service.

Les importateurs épuisent les stocks, avant une explosion des prix ou pas. Car au final le consommateur devra faire jouer la concurrence pour continuer à s’adonner à un plaisir de plus en plus coûteux.

Ce geste va certainement coûter de plus en cher.