Les deux établissements ont déposé un préavis de grève le même jour mais pas pour les mêmes raisons.
Au CHPF, le temps de travail pose problème
Au centre hospitalier de Taaone, le mouvement social concerne les médecins anesthésistes. "Notre service est en crise actuellement" indique Frédéric Monnier, vice-président du syndicat des anesthésistes. Le taote rapporte qu'en 2024, trente remplaçants ont tourné sur quinze postes d'anesthésistes, "ce qui entraîne un dysfonctionnement des tâches". Ce problème n'est pas nouveau et touche presque tous les services de l'hôpital : les conditions de travail n'attirent plus les professionnels de santé et rare sont les médecins -même locaux- qui choisissent de rester. C'était d'ailleurs l'une des difficultés mises en avant par les chefs de service en mai dernier.
Aujourd'hui, ce sont les médecins anesthésistes qui sont à bout de souffle.
Le temps de travail est excessif, on fait des semaines jusqu'à 90 heures, jour et nuit, week-end et jour férié.
Frédéric Monnier, vice-président du syndicat des médecins anesthésistes du CHPF
Conséquence : "un épuisement professionnel, une baisse éventuelle de la vigilance qui met en péril la sécurité des patients. On veut aménager les réglementations actuelles. On a eu des discussions constructives avec la direction générale et les ministères mais pas de résultats. On est dans l'impasse, obligés de faire valoir le droit de grève pour accélérer les discussions et avoir des résultats rapides." Et cela doit passer en premier lieu par "la comptabilisation du temps de travail [pour qu'on ait] le droit de récupérer" en se basant par exemple sur le modèle des professionnels de l'aérien.
Les trois points de revendication mentionnés dans le préavis de grève portent entièrement sur la récupération et la reconnaissance du temps de travail.
Une cinquantaine d'interventions sont quotidiennement menées par le service anesthésie. En cas de grève, Frédéric Monnier affirme néanmoins que les urgences vitales seront assurées.
À la clinique Paofai, des "revendications salariales"
Du côté de la clinique privée de Paofai, le préavis de grève concerne plus généralement l'ensemble du personnel. Les employés revendiquent, par la voix du syndicat A tia i mua, "une revalorisation de leurs conditions de travail".
La clinique Paofai se porte bien financièrement, il n'y a pas de souci particulier en terme de gestion. On est plus sur de la revendication salariale que sur du fonctionnel.
Jonathan Dartin, secrétaire général adjoint pour la Confederation A tia i mua
Les quatre points de revendication apparaissent comme suit :
- Augmentation du salaire de base de 12 000 xpf ;
- Mise en place d'une mutuelle ;
- Révision du plafond de la prime d'ancienneté par un passage de 30 à 40 années ;
- Modification de l'indemnité de départ volontaire à la retraite ainsi que celle de la mise à la retraite par le rajout de deux mois et demi de salaire
Sans accord, les deux établissements entreront en grève le 12 novembre à minuit pour une durée illimitée.