Bananes, patates douces, taro, manioc, igname et uru, ces produits de l'alimentation traditionnelle de Polynésie ont déserté les assiettes pour être remplacés par des produits d'importation. Pâtes, riz, pain sont malheureusement consommés en quantité par les Polynésiens.
Pour rééduquer leur goût et réorienter les productions agricoles du fenua, le projet Tavivat (transition agroécologique vivrière et d'agro-transformation) vise à développer ces produits traditionnels.
Objectif : fournir 25% de produits vivriers traditonnels dans la part des féculents servis en restauration collective scolaire. "On a une importation énorme en farine, riz, pâtes...On pourrait très bien substituer ces produits avec des produits locaux. Ca apporterait de la richesse à nos agriculteurs, de la qualitté nutritive dans nos assiettes. 70% des gens sont en surpoids, on n'avait pas ce problème avant. Aujourd'hui, au lieu de manger du pain et du riz constamment, manger des éléments beaucoup plus nutritifs et plus faciles à produire dont on sait qu'on produit dans des conditions excellentes sans pesticides ni produits chimiques, pourquoi s'en priver ?", se demande Marc Fabresse, secrétaire général par intérim de la Chambre d'agriculture et de la pêche lagonaire.
Sensibiliser aux richesses du pays
De plus, ces productions sont parfaitement adaptées au territoire, et résistent très bien au dérèglement climatique. "Ces plantes-là poussent même s'il y a un degré de plus ou s'il pleut trop, elles résistent aux cyclones, aux températures. Donc allons vers nos produits locaux, réorientons nos habitudes alimentaires et de productions. Pour se rapprocher de notre identité culturelle, il faut peut-être à un moment donné être un peu chauvin et se dire "on va faire ce qu'on sait faire" : cultiver local, manger local et arrêter d'importer des choses qu'on ne sait pas faire chez nous", analyse Marc Fabresse.
Le projet Tavivat a également pour objectif de sensibiliser les Polynésiens aux richesses des produits vivriers traditionnels qui sont bien plus nutritifs que les productions importées. Des produits qui pourraient soutenir les Polynésiens dans leur quête d'une meilleure santé.
Le reportage de Caroline Marie d'Outremer la 1ère :