L’hymne territorial a retenti à 7 reprises, au lever des drapeaux à Hilo. Avec autant d'heureux que de couronnés d'or, depuis le début de la compétition. Parmi les heureux gagnants, huit athlètes handisports.
"Il y a une superbe ambiance entre nous, depuis qu'on est arrivé. C'est comme si on a toujours été ensemble, sachant qu'il y en a qui viennent de Tubuai, de Faa'a, de Papara. Tout le monde est un petit peu éclaté. Mais malgré le handicap, rien n'est infaisable. Et ils le montrent jusqu'au plus haut niveau. Donc haere mai. Tout ceux atteints de handicap, qui se disent que ce n'est pas possible, ça l'est. Ils sont champions du monde !", raconte Jérémie Lefor, directeur par intérim de la Fédération handisport et sports adaptés.
Six hommes et deux femmes ont rivalisé de force et d'endurance pour s'assurer la première place. Les athlètes handisports ont remporté 7 médailles d'or sur les 15 possibles dans cette discipline élite. Elle est notamment divisée en quatre niveaux de capacité physique (VL1, VL2, VL3 et VL4). La catégorie VL1 est celle à mobilité très réduite.
"Ce n'est pas la première fois que je participe aux championnats du monde. En 2017, 2018 à Tahiti, j'ai remporté deux médailles d'or. Et ici, à Hilo, c'est ma deuxième participation et j'ai remporté encore une fois 2 médailles d'or. Qu'est ce qu'il faut dire de plus ? Je suis très content. A 71 ans, on peut encore avoir des médailles", clame avec fierté Atonia Maitia.
Faire toujours plus
Cependant au niveau de l'organisation et de l'encadrement des athlètes de cette discipline adaptée, il reste encore des améliorations à prévoir pour les futures compétitions.
"On a organisé les championnats du monde en 2018. On était super bien encadré. Au niveau du staff, pour mettre les personnes en situation de handicap à l'eau, ils étaient au minimum une vingtaine pour tous les équipages. Là, on est obligé de se débrouiller car on est venu avec 2 staffs. On doit faire avec. Ce n'est pas évident", avoue Christian Ti-Paon.
Les organisateurs de ces championnats du monde soulignent les belles performances du para va’a et surtout celle de Gervais Aumeran sur 500 mètres, qui titille les meilleures performances au niveau élite seniors avec un temps de 2min17s.
"Je crois que le potentiel pour le parava’a est énorme grâce notamment à cette couverture médiatique qui met en valeur l’histoire inspirante de ces athlètes. Plus de personnes handicapées verront qu’il y a cette possibilité d’entamer une activité nautique. Avec cette compétition j’ai rencontré tellement de personnes qui ont cette puissance, une grande volonté et une grande détermination. C’est une belle leçon de vie. Nous avons appris ce que c’est d’aider, de partager, de soutenir et les retours que cette expérience apporte", souligne Niklas Dham,du comité de parava’a des championnats du monde vitesse de Hilo, "pour les personnes handicapées, l’eau te donne plus de liberté, l’eau te détache des équipements qui accentuent tes déficiences. C'est la raison pour laquelle les sports nautiques sont magnifiques".
Le parava’a marathon verra le jour lors des prochains championnats du monde de va’a, qui se dérouleront en 2025 au Brésil.
Le reportage à Hilo de Johann Bouit, West Leclay et Heiarii Tuihani :