Mesurer la radioactivité dans les sol, l'eau et les lagons de Moruroa et de Fangataufa, c'est l'objectif de la mission scientifique "Turbo", menée chaque année par le CEA, le commissariat à l'énergie atomique. Un déplacement réalisé le 9 mars dernier, avec une délégation composée du Haut-commissaire Eric Spitz, du président du Pays Moetai Brotherson, ainsi que d'autres élus et des associations. Retour en images sur cette mission dans cet article.
Le 2 juillet 1966, le premier tir nucléaire Aldebaran fendait le ciel de l'atoll de Moruroa. Il sera suivi de 45 autres essais aériens de 1966 à 1974. Et de 147 essais souterrains qui s'étaleront de 1974 au 27 janvier 1996. Trente d'histoire polynésienne, avec des enjeux politiques, sanitaires et environnementaux. Les deux atolls sont toujours sous surveillance militaire, à cause des déchets radioactifs enfouis et de la fragilité des sols.
Un hommage a été rendu samedi aux trois personnes qui ont perdu la vie, lors de l'explosion d'un artifice dans un bunker, sur l’atoll de Moruroa, en 1965, soit avant les premiers tirs nucléaires.
En 2021, une stèle a été érigée sur place pour leur rendre hommage ainsi qu’à tous les travailleurs de Moruroa.
L’occasion pour le Haut-commissaire de rappeler l’importance de mettre en place un centre de mémoire. Mais pour le président du Pays, il y a certaines conditions à définir en amont.
Chaque année, des scientifiques du CEA, le «commissariat à l’énergie atomique» prélèvent des échantillons dans le lagon, au large et dans le sol de Moruroa et de Fangataufa, pour mesurer la radioactivité.
70 personnes mobilisées, scientifiques et militaires, et près de 10 tonnes de matériel transportées à bord du Bougainville.
Au total, 29 puits de stockage de déchets radioactifs ont été réalisés à Moruroa. Mais ce qui inquiète les chercheurs, c’est la Loupe : une masse volumineuse calcaire qui pourrait glisser sur la pente du corail et déclencher des vagues. Une zone surveillée de près, a précisé le haut-commissaire Eric Spitz.