Comment se remettre d'une rupture amoureuse quand on est adolescent ? Un jeune cœur brisé est difficile à réparer et bien souvent inconsolable, la Nouvelle-Zélande l'a bien compris. Il faut dire que selon l’UNICEF, le pays au nuage blanc a l’un des taux de suicide chez les jeunes les plus élevés parmi les pays développés.
C’est la raison d'ailleurs pour laquelle le gouvernement néo-zélandais a lancé, mercredi 22 mars, une campagne pour aider les jeunes du pays à surmonter les fins de relations douloureuses, en encourageant les cœurs brisés à « assumer leurs sentiments » et à bloquer leur ex sur les réseaux sociaux.
La campagne gouvernementale s'intitule « Love Better » (mieux aimer). Elle offre des conseils et un soutien pour remonter la pente lorsque l’amour prend fin. Elle sera présentée dans des podcasts et sur des plateformes telles qu’Instagram. « Les ruptures, ça craint… mais vous pouvez les faire passer pour de bon. Assumez vos sentiments », dit une voix apaisante dans la vidéo de la campagne.
Les images montrent des jeunes qui expliquent comment ils ont géré leur rupture. « Je vais devoir le faire, honnêtement. Ça devient ridicule, ça devient tellement incontrôlable. J’ai besoin de dormir la nuit. J’ai besoin de l’oublier », raconte un jeune homme agité, qui a commencé à bloquer son ancien amour sur les réseaux sociaux.
Près de 450 millions de Fcfp engagés
La ministre déléguée au développement social, Priyanca Radhakrishnan, a déclaré que le gouvernement consacrait 6,4 millions de dollars néo-zélandais soit 447 millions de Fcfp à la campagne sur trois ans. "Nous savons que les ruptures font mal. Nous voulons soutenir nos jeunes (...) et leur faire savoir qu'il existe un moyen de s'en sortir sans se faire du mal ou faire du mal aux autres", a-t-elle mis en avant.
Priyanca Radhakrishnan a expliqué que "Love Better" était une "campagne de prévention primaire" permettant aux jeunes de partager "des histoires vraies afin d'aider leurs pairs susceptibles de vivre des expériences similaires". En Nouvelle-Zélande, six adolescents sur 10, âgés entre 16 à 24 ans, ont vécu une rupture et une grande majorité d'entre eux ont ensuite "subi ou perpétré des effets néfastes" indiquent les données du cabinet Kantar.
Cette idée pourrait inspirer la Polynésie. Sur le territoire, on recense officiellement 30 suicides par an, sur une population de plus de 280 000 habitants. Les tentatives de suicide sont elles estimées à plus de 200 par an. 82% des victimes ont entre 18 et 29 ans. Le suicide reste la deuxième cause de mortalité chez les jeunes avec comme cause principale : le chagrin d'amour ou la perte d'un être cher.