La dure loi de la vieillesse n’épargne pas les orangers de la Punaruu. Pelles et pioches en main, leur régénération est en marche depuis 2022. Grâce à une pépinière installée sur le mont Rata, où 300 jeunes plants d’orangers se gorgent de soleil pour bien grandir et faire fleurir de nouveaux fruits juteux.
« Ça fait plus d’une dizaine d'années qu'on voit la production d'oranges baisser. Si on continue comme ça, il n'y aura plus rien d'ici vingt ans. C'est pour ça que c'est important. Il faut qu'on refasse pousser de jeunes plants d'orangers, pour qu'on puisse remplacer les orangers disparus. »
Arikinui Nordhoff – secrétaire de l’association « Pour la protection de la vallée de Punaruu »
Si cette pépinière existe, c’est grâce au dévouement perpétuel des bénévoles de l’association « Pour la protection de la vallée de Punaruu ». Afin de s’équiper en matériel, aménager et sécuriser le site, l’association a bénéficié d’un financement de l’Union Européenne à hauteur de 6 millions de francs pacifiques, dans le cadre du programme Protège.
« Ce projet nous a beaucoup intéressés, parce qu'il mêlait à la fois, un objectif de préservation de la biodiversité pour lutter contre les espèces envahissantes et également, de valorisation de ces espèces envahissantes au bénéfice de la production agricole. L'idée, c'est de préserver cette ressource culturelle, patrimoniale et agricole pour la commune de Punaauia, les orangers donc. Et la préserver contre la pression qu'exercent les espèces envahissantes. »
Aurélie Thomassin – coordinatrice du programme PROTEGE pour la Polynésie française
Les mains dans la terre mais le regard tourné vers le futur. Simplicio Lissant voit en ces jeunes plants la préservation d’un héritage culturel.
« C’est une des clés pour la préservation de notre patrimoine qui provient de nos tupuna. Les orangers que nous avons ici, il y a de très vieux pieds. On a pu en sauver un peu. Mais il faut régénérer tous ces anciens pieds en plantant de nouveaux plants. C'est une opération de longue haleine. »
Simplicio Lissant – maire de Punaauia
Il faut désormais s’armer de patience et d’espoir pendant huit ans, avant de voir germer les premiers fruits de cette nouvelle génération d’orangers de la Punaruu.