"Beaucoup de nos compatriotes vont découvrir ces Jeux paralympiques et ils ne seront pas déçus car ce seront les mêmes ingrédients que pour les JO", a promis lundi Tony Estanguet. À savoir de la performance avec des "athlètes incroyables" et des "sites extraordinaires", a précisé le patron du Comité d'organisation lors d'une conférence de presse.
Pas question donc de fermer le Grand Palais, d'éteindre les lumières au Château de Versailles ou de remballer la piste violette du Stade de France. Au total, quelque 4 400 athlètes prendront part à onze jours d'épreuves programmées jusqu'au 8 septembre, dans 18 sites de compétition dont 16 identiques à leur pendant olympique.
Entre les deux compétitions, l'objectif "est de continuer à convaincre", avance à l'AFP Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF).
"Ce qui a fait aussi la différence sur les JO, c'est qu'il y avait une véritable ferveur populaire (...) Si le public comprend qu'il retrouvera les mêmes émotions, ça va donner les ingrédients des plus beaux Jeux paralympiques de l'histoire."
Marie-Amélie Le Fur - présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF)
Le public sera-t-il au rendez-vous ? Pour l'heure, environ un million de places restent disponibles sur les 2,5 millions mises en vente depuis l'ouverture de la billetterie, en octobre dernier.
Accélération
Malgré des prix annoncés comme attractifs - à partir de 15 euros -, les ventes ont eu du mal à décoller. Elles s'accélèrent toutefois, puisque 400 000 billets ont été vendus depuis le début des JO, le 26 juillet, ont assuré lundi les organisateurs, qui prévoient une nouvelle campagne de publicité pour promouvoir l'événement.
Certains sites qui ont fait la popularité des Jeux, à commencer par le Grand Palais (qui accueillera l'escrime fauteuil et le para taekwondo) ou le Château de Versailles (para dressage), affichent déjà complet. Tout comme le para cyclisme sur piste (Saint-Quentin-en-Yvelines), le tir sportif (Châteauroux) et le para triathlon avec sa partie natation dans la Seine.
Des places restent disponibles dans 16 sports
"On va vibrer, on va rêver", a lancé lors de la conférence de presse Marie-Amélie le Fur, qui voit aussi dans l'expérience des JOP "une opportunité sociétale". "Vous allez aussi forcément changer votre regard sur la situation du handicap" avec la découverte de "quelque chose de nouveau" et "les émotions du sport paralympique qui ne sont pas du tout des émotions de pitié". Le public attendu est majoritairement français et familial, avec cependant la rentrée des classes entre les deux semaines de compétition.
La délégation sportive française est composée de plus de 230 athlètes dont 34% de femmes et une quinzaine de para athlètes sont originaire des Outre-mer. Mais en attendant, les yeux se tourneront d'abord le 28 août vers la place de la Concorde et les Champs-Elysées, lieux de la cérémonie d'ouverture, toujours sous la houlette du directeur artistique Thomas Jolly.
Une cérémonie d'ouverture prometteuse
Devant 65 000 spectateurs installés sur des gradins place de la Concorde, au cœur de Paris, cette cérémonie de trois heures imaginée par Thomas Jolly, directeur artistique des Jeux de Paris, lancera les premiers Jeux paralympiques d'été organisés en France.
Comme celle du 26 juillet, la fête se tient hors d'un stade, en pleine ville. Quatre scènes seront installées sur la place de la Concorde. L'équipe promet "des performances jamais vues auparavant". Ce sera un condensé "d'histoire, avec ses paradoxes", sur une place où "on a coupé la tête de nos rois", notamment celle de Louis XVI, mais aussi l'arrivée de "la plus belle (avenue) du monde, sur laquelle on fête nos Bleus en 1998, où on se réunit pour faire la fête le jour de l'An", a expliqué Thomas Jolly.
Alexander Ekman en chorégraphe
Thomas Jolly a confié à Alexander Ekman le rôle de chorégraphe principal de cette cérémonie. Le danseur suédois, qui compte plus de cinquante créations et des collaborations avec le ballet de l'Opéra de Paris et le Boston Ballet, est connu pour ses scénographies grandioses, comme lorsqu'il inonde les scènes avec 6 000 litres d'eau pour sa version du Lac des cygnes ou sa pluie de balles vertes tombant du ciel de l'Opéra Garnier, à Paris (Play).
Aucun grand nom d'artiste invité n'a filtré à ce stade, mais l'équipe a annoncé qu'il s'agirait d'une "traversée de notre répertoire musical". La musique est à nouveau signée Victor Le Masne, compositeur de l'hymne des JO. Les costumes sont là encore réalisés sous la supervision de Daphné Bürki.
La vasque olympique sera rallumée et décollera dans le ciel parisien comme chaque soir pendant les deux semaines de compétitions olympiques. La cérémonie de clôture se tiendra le dimanche 8 septembre au Stade de France.