Dans la boutique d'une station-service, c’est l’heure de la livraison au rayon oeufs. Ce produit de première nécessité est devenu une denrée rare. Les 5 gros producteurs d’œufs de Tahiti fonctionnent à flux tendu depuis l’année dernière.
Entre la pénurie d’aliments pour animaux, le renouvellement régulier des cheptels et les maladies, difficile de suivre la demande. "J'ai fait le tour de la presqu'île. Si j'ai l'occasion d'aller en ville, j'en achète là-bas, s'il y en a", dit Jean-Claude, un client. "Ils demandent de plus en plus, mais en ce moment on ne peut pas mettre...Par rapport à la production du matin, quand on charge le camion, on établit la liste de magasins et on dispatche par rapport à la production qu'on a", explique Christian Alexandre, commercial-livreur.
Dans un élevage de Papeari, au fond de la vallée Tita’aviri, Alain Sangue élève 24 000 poules pondeuses. Mais sa production d’œufs a chuté de 30%. L’éleveur a besoin de 35 tonnes de maïs par mois pour nourrir ses animaux.
Mais avec les difficultés d’approvisionnement, il a dû les rationner. Résultat : des poules moins productives et davantage de pertes dans son cheptel. "Les céréales ont augmenté, tout a augmenté, des difficultés d'approvisionnement en aliments dans les grandes surfaces, des conteneurs qui sont rationnés au départ, nous subissons tous la même chose", déplore-t-il.
Les poules pondeuses ne produisent des œufs que pendant 18 mois. Au-delà, il faut renouveler le cheptel. Alain Sangue vient d’importer 10 000 poussins. Mais ils ne donneront leurs premiers œufs que dans 5 mois.