Sandrine Mauri, mère courage et bientôt auxiliaire de vie en Corse

Sandrine Mauri, à gauche, part bientôt pour être auxiliaire de vie en Corse. Marylène Ortali, à droite, est à l'origine de ce recrutement, avec sa société "Maeva Soutien".
Aider son prochain, c'est le leitmotiv de la société "Maeva Soutien". Elle recrute des Polynésiennes pour travailler en Corse auprès de séniors. Sandrine est veuve, elle habite Hitia'a. Elle a décidé de partir pour trois ans, sans ses trois filles, dont la plus jeune est âgée de 10 ans. Elle est la cinquantième personne à être recrutée.

Sandrine Mauri est heureuse de pouvoir partir seule le mois prochain en Corse en tant qu’aide à la personne. Veuve depuis un an, elle vivotait avec un CAE (contrat d'accès à l'emploi), en tant que surveillante.

Mais bientôt tout va changer et elle va pouvoir toucher le SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) en Corse, sur l’île de Beauté. En plus, elle sera nourrie, logée, blanchie et pourra donc envoyer de l’argent à ses trois filles. "Y a la maison à terminer, que mon époux n'a pas pu terminer avant son départ. Cet argent va me permettre d'agrandir la maison et d'avoir du financement pour mes enfants. Et aussi de financer l'école de ma petite" confie Sandrine.

Au début, ce projet de travail en Corse n’a pas fait l’unanimité chez elle. Notamment auprès de la cadette des enfants, Shorency, qui avoue : "J'ai plutôt mal réagi par rapport à ce sujet. C'est à cause de la distance, pour la famille. Pour moi, c'était un peu bizarre le fait que ma mère parte, parce qu'on n’a pas notre père parmi nous, y a que les enfants. Pour moi c'est un peu bizarre à cause de la distance. Parce que la Corse, c'est pas la porte d'à côté."

La petite dernière qui n’a que dix ans a quasiment été élevée par l’aînée de 27 ans. Selon les règles de la société "Maeva Soutien", Sandrine ne peut être accompagnée. Elle donnera une délégation d’autorisation parentale à sa fille aînée le 2 septembre, lors d’une séance au tribunal.

Sandrine fait partie des candidates idéales pour Marylène Ortali, la présidente de la société "Maeva Soutien", qui précise : "Elle a cette bienveillance et je pense qu'elle va faire les choses bien. Elle se donne à fond dans ce qu'elle fait donc je pense que ça va être très bien. Et la bonne surprise du jour, c'est que je sais qu'elle a ses deux amies qui sont en Corse mais qui viennent d'ici. Elle pourrait être tout près de Paola, parce que j'ai un patient qui est en attente pour courant septembre."

Paola est l’amie de Sandrine qui habitait Hitia'a également. Elle communique souvent avec elle grâce aux réseaux sociaux. Tout semble aller pour le mieux en Corse, comme l'indique Sandrine : "Pour elle tout va bien. Elle est avec la mamie. Elle est bien tombée, dans une bonne famille. Elle me donne des conseils. Elle me dit : tu suis tout ce qu'on te demande de faire. Mais sinon, elle me dit que le travail est génial. Tout va bien là où elle est."

Marylène est présente pour deux semaines sur le territoire. À la mairie de Papeete, elle reçoit les éventuelles candidates qui sont prêtes à partir pour au moins trois ans.

"J'ai 20 personnes en attente. Ça veut dire 20 patients qui sont en attente d'une auxiliaire de vie. Et là pendant que j'étais dans l'avion aux escales, j'ai eu encore des demandes."

Marylène Ortali - Présidente de la société "Maeva Soutien"

C’est parce que Marylène connaît la patience et la bienveillance des Polynésiennes qu’elle ne recrute qu’au fenua. En son absence, son employée la remplace tous les mardis et jeudis matin sous le fare pōte'e de la mairie de Papeete.