Une prime provisoire pour faire face à l’inflation ? Les salariés sont mitigés… "Pourquoi pas une prime, oui ! Parce que la vie est chère !", s'exclame Zéphyrin Lacour, employé dans une société de bâtiment. Paul Tehio, lui aussi employé dans une société de bâtiment, n'est trop de cet avis : "pour moi personnellement, je préfère une augmentation à la fin du mois, que la prime à la fin de l’année".
Une revalorisation plutôt qu'une prime
Une revalorisation salariale plutôt qu’une récompense provisoire. C'est le combat des syndicalistes.
"Je ne suis pas contre l’idée qu’il y ait une prime du pouvoir d’achat. Ma position en tant que représentant de salarié, c’est de dire, non ! C’est le salaire des salariés qui doit être augmenté, de manière stable, définitive, pour compenser cette perte du pouvoir d’achat. Une prime pour 2023, soit ! Elle peut rattraper. Mais fin 2023 que devient-elle ? Elle disparait", analyse Dimitri PITOEFF, secrétaire général de A ti’a i mua
Le secteur de l’hôtellerie, lui, a décidé de s’en passer. La convention collective de l’industrie permet déjà aux employés de bénéficier d’une prime annuelle. Et cette année, elle sera plus avantageuse. "Dans notre secteur d'activité on a un système qui s'appelle le "service charges", qui est un pourcentage de notre chiffre d'affaires reversé à tous les employés de l'hôtel, le même montant pour tout le monde, au prorata du temps de présence. On a fait une bonne année en 2022, le montant de cette prime est assez conséquent, et couvre largement de le coût de l'inflation...plus de 7% effectivement, ça compense largement l'augmentation des prix", explique Christophe Guardia, co-président du conseil de l’hôtellerie et directeur de l’hôtel Tahiti by pearl.
La prime exceptionnelle pourra être versée en une ou plusieurs fois. Exonérée de toutes charges sociales, à condition que son montant ne dépasse pas 2 fois le SMIG brut. "Exonérer de CST et de charges sociales les primes exceptionnelles de pouvoir d’achat qui pourraient être versées dès la fin de cette année", a ainsi déclaré ce lundi matin le Président Fritch lors du débat du ROB (rapport d'orientation budgétaire) à l'assemblée de Polynésie.
Mais voilà, la loi de pays n’a toujours pas été soumise aux élus de Tarahoi. Proposée par le patronat au mois de juillet, il commence à s’impatienter. "On est vraiment contre une course contre le temps par rapport au processus législatif, de l'assemblée qui est au profit du salarié. Et j'ose espérer comme on l'a connu dans les périodes difficiles au moment de la covid, on saura prendre des mesures pour accélérer le processus et que rapidement cette prime puisse être versée", précise Olivier KRESSMANN, vice-président du Médef.
La prime pouvoir d’achat concernerait plus de 55 000 salariés… Libre choix est donné aux employeurs de l’attribuer ou pas, en fonction de son activité.