La protection sociale généralisée paie les maladies, les retraites ou encore les accidents de la vie... Et pour cette PSG, il fallait trouver un système pérenne de financements. C'est en ce sens que la réforme intervient. Elle est d'ailleurs très attendue et devrait être complètement mise en œuvre d'ici trois ans d'après le ministre de la Santé.
Réajustement à un milliard Fcfp
Les changements commencent petit à petit. Cédric Mercadal annonce que le budget de la PSG est à l'équilibre pour cette année grâce notamment à l'augmentation du nombre de salariés de 7%. "On a atteint le taux record d'emploi : 73 000. L'an prochain, les mesures de la ministre du Travail vont être soumises à cotisations. On pourra cotiser quand on aura un contrat aidé ce qui amènera un milliard de cotisations de plus au régime" se réjouit le ministre.
La PSG continue de fonctionner sans la TVA sociale. "Les neuf milliards Fcfp, c'était le rendement de la taxe sociale, mais les neuf milliards n'étaient pas forcément le besoin en protection sociale" précise Cédric Mercadal. Ce dernier mise aussi sur un réajustement des différents régimes : "On assiste aujourd'hui avec trente ans de PSG, à de l'optimisation : vouloir se cacher dans un régime ou dans un autre, pour éviter de contribuer ou pour éviter de se voir couper des prestations. Cette année on remettra les gens dans les bonnes cases. On fera en sorte que le RNS soit un vrai régime d'activité et des hautes ressources, qui ne l'était pas aujourd'hui. (...) Quand vous gagnez moins de 87 346 francs, le pays viendra payer vos cotisations à votre place, donc déclarez-vous."
Ce nouveau statut permettra par exemple à un agriculteur qui se casse une jambe d'avoir une compensation sur son salaire, indique le ministre.
Un accompagnement sera aussi assuré par Pays, au moins pour la retraite. "Parce que la retraite n'est pas la même chose que l'assurance maladie, les prestations familiales ou l'accident du travail. C'est une dette pour une génération à une autre."
Tout sera revu : l'octroi du moni ru'au, de la cotorep, du carnet rouge ou encore les allocations familiales. "En réformant de manière plus juste un certain nombre de choses, et de manière plus équitable, on se retrouve à faire de vraies économies que l'on pourra réemployer pour tous. L'objectif c'est de conserver le pouvoir d'achat des Polynésiens" explique Cédric Mercadal.
Des changements vont s'opérer au niveau de la prestation cantine. "On va rendre la prise en charge de la cantine légale et l'augmenter. L'économie attendue est de 700 millions qui seront donnés à la cantine. On aura 200 francs dans tous les régimes et des aides sociales pour le complément familial au RSPF. La prestation ne doit pas être différente dans les régimes. Elle doit accompagner tout le monde de la même manière. Les enfants, quand ils ont une meilleure prise en charge de la cantine, mangeront ensemble et il n'y aura pas de distinction par rapport à celui qui a plus d'argent à l'école... Tout le monde pourra manger à la cantine un repas sain et c'est cela qu'on vise : la mixité et la cohésion sociale."
Améliorer la santé
Les spécialistes l'attendent : le TEP-scan. Cet appareil développe des techniques d’imagerie médicale de pointe pour obtenir un diagnostic précoce et précis du cancer. Outre la détection des cellules cancéreuses, cet équipement high-tech est capable de suivre l'évolution de la maladie au cours du traitement et la mise en œuvre des traitements mieux ciblés. Il permettra d’éviter un bon nombre d’évacuations sanitaires et donc de réaliser des économies.
L'appareil "est arrivé" assure le ministre et "va être allongé de plusieurs lames donc amélioré." Avant sa mise en service, il faut passer par plusieurs contrôles, notamment "d'adéquation nucléaire", qui peuvent prendre plusieurs mois. Cédric Mercadal espère qu'il pourra fonctionner d'ici janvier 2025.
Toujours dans le but d'améliorer la santé des Polynésiens, le ministre soutient l'augmentation de la taxe sur les produits sucrés. En effet, Warren Dexter compte faire passer cette taxe de 5 % à 16 %.
Pour rappel, les maladies liées au sucre représentent 22 milliards Fcfp de dépenses dans le régime de protection sociale.