"On arrive à voir des métastases alors qu'elles ne sont pas encore visibles sur la plan morphologique pur" : à trente ans, Julien Reichart, jeune médecin polynésien spécialisé dans la médecine nucléaire, évacue d’entrée les clichés : rien à voir avec les essais.
C'est vraiment une spécialité d'imagerie médicale qui est faite pour soigner et sauver des vies dans les pathologies cancéreuses mais pas uniquement, on a toute une activité dans les maladies inflammatoires, infectieuses et multi-organiques, c'est-à-dire cardiovasculaires, neurologiques, pulmonaires...on explore absolument tous les organes du corps humain.
Julien Reichart, médecin polynésien spécialisé dans la médecine nucléaire
En quoi ça consiste ?
La méthode utilisée depuis vingt ans dans l’hexagone sert à des fins de diagnostic et de traitement : c’est l’injection de quantités faibles et sans danger, de composés radioactifs... Le procédé nécessite un TEP-scan installé depuis quelques mois à l’hôpital. "Malheureusement, le TEP-scanner n'est pas encore opérationnel pour pouvoir explorer toutes les pathologies, notamment cancéreuses. C'est pour ça qu'il y a un besoin sanitaire urgent (...) pour que les Polynésiens n'aient pas de pertes de chance vis-à-vis de la maladie."
Julien Reichart est formel : ce dispositif révolutionnaire qui attend le feu vert du gouvernement pourrait bénéficier à 3000 patients polynésiens chaque année, supprimerait les evasans et réduirait les coûts de la santé.
Actuellement, les patients atteints de cancer qui ont besoin de TEP-scanners, on les envoie en Nouvelle-Zélande ou en métropole, mais ça coûte beaucoup trop cher. Grâce à cet examen, on pourra supprimer ces évasans et tout faire sur le territoire, donc permettre aux patients polynésiens d'être auprès de leur famille et pouvoir affronter la maladie dans les meilleures conditions qui soient.
Julien Reichart, médecin polynésien spécialisé dans la médecine nucléaire
Julien Reichart repart fin janvier pour Le Mans sans la garantie de pouvoir rentrer exercer au Fenua. Pourtant, le jeune médecin soutient un projet ambitieux d’unité autonome dédiée à sa spécialité : le projet Princesse Heiata, qui n’attend qu’une décision politique pour exister.