82,798 millions d'euros (9,880 milliards cfp). C'est la somme totale que le ministre de l'Economie a décidé de retirer du budget du ministère des Outre-mer.
Dans le détail, la partie dédiée à l'emploi en outre-mer et qui contient pour l'essentiel des aides à la compétitivité des entreprises est amputé de 3,9 millions d'euros (465,387 millions cfp). Mais c'est la partie "conditions de vie outre-mer" qui finance le logement social et la continuité territoriale qui devra surtout se passer de 74,8 millions d'euros (8,925 milliards cf) pour l'année 2024. Alors même que les crédits du logement avaient été augmentés en fin d'année dernière pour compenser l'inflation, et alors que le gouvernement avait annoncé une grande réforme de la continuité territoriale pour l'ouvrir à de nouveaux publics, une réforme qui devra probablement se faire avec un budget réduit.
Mais au-delà de la mission outre-mer, tous les ministères sont mis à contribution. Le budget pour la transition écologique est en baisse par exemple de 2 milliards d'euros (238,66 milliards cfp), moins 900 millions d'euros (107,397 milliards cfp) pour l'enseignement supérieur, moins 700 millions (83,531 milliards cf) pour l'aide publique au développement ou encore 60 millions d'euros en moins pour le secteur de la santé.
Efforts en 2024 et 2025
Pour respecter son engagement à redresser des finances publiques dégradées, le gouvernement français va donc opérer des coupes claires dans les dépenses publiques en 2024, sur fond de crainte d'une dégradation de sa notation financière.
Au total, ce sont 10 milliards d'euros d'économies supplémentaires qui ont été annoncées pour cette année, sur un total de plus de 660 milliards d'euros de dépenses budgétées. Objectif : tenir le déficit public à 4,4% du produit intérieur brut (PIB), face à une prévision de croissance abaissée à 1% dans un contexte de tensions géopolitiques et de ralentissement économique, notablement en Chine et en Allemagne.
Le décret d'annulation de ces 10 milliards d'euros (1 193,300 milliards cfp) de crédit doit être pris cette semaine, et un projet de loi de finances rectificative pourrait suivre éventuellement cet été.
A moyen terme, le gouvernement ambitionne de rentrer dans les clous européens en faisant repasser le déficit public sous la barre des 3% en 2027.
Il a d'ores et déjà prévenu que les efforts devront se poursuivre en 2025, avec une revue des dépenses qui devra aboutir à "au moins 12 milliards d'euros" d'économies, selon Bruno Le Maire.
Le reportage de Serge Massau :