Alors que la Niña s’en va, laissant dans son sillage des îles Marquises desséchées, le courant océanique inverse, el Niño, s’apprêterait à prendre la relève, explique Victoire Laurent, chef de la division climatologique. "Actuellement, on est en période neutre, donc on est ni en el Niño ni en la Niña, on est en période normale. Les différents modèles pour les prochains mois montrent qu'on a une tendance à aller vers un phénomène el Niño"
Pas de certitude absolue quant à l’intensité de ce phénomène climatique, mais il est probable que ses effets commencent à se faire sentir d’ici quelques mois. "Ça met en place des conditions qui permettent aux nuages de se former et donner des précipitations sur les Marquises, contrairement aux Australes où les conditions sont moins favorables aux pluies", poursuit Victoire Laurent.
Se préparer aux cyclones
Les eaux alors plus chaudes pourraient présenter des conditions propices au développement de phénomènes cycloniques. Des Tuamotu aux Australes, le retour programmé d’El Nino ravive des souvenirs douloureux. Comme à Tubuai, où le cyclone Oli avait fait beaucoup de dégâts en 2010. "Le soir est venu, j’ai bien entendu le vent la pluie… on avait très peur, il n'y avait plus rien ; la maison était pliée en 4, des larmes aux yeux" se remémore Puahi Teapehu, l'une des sinistrés.
À Rangiroa aussi, les habitants craignent les passages des cyclones, mais savent comment s’y préparer. "Il ne faut pas attendre que ça arrive, il faut déjà préparer… les lumières, le maa, l’eau, la radio et de quoi attacher la maison" détaille Benjamin Tinorua.
Une réunion doit se tenir en visioconférence entre les principaux centres climatologiques du Pacifique. L’objectif sera d’établir un modèle de prévision saisonnière plus précis, de quoi donner une tendance uniformisée concernant le phénomène el Niño.