Le miconia des mers, c’est le surnom de cette algue. La Turbinaria ornata étouffe les coraux. Elle prend toute la place sur les patates et bloque la photosynthèse, nécessaire à la survie du corail. Aujourd’hui, trop de houle près du récif alors impossible de ramasser ces algues envahissantes.
"Dans le projet, on étudie l’effet de l’arrachage des algues sur le corail et sur la restauration corallienne. À côté de ça, on livre les algues à un laboratoire, Pacific biotech, qui lui étudie la valorisation des algues. Pour l’instant, les algues elles peuvent être utilisées dans la cosmétique, ou même comme biostimulant agricole. Il y a plein de bienfaits qui sont encore à étudier.", précise Bastien Allegret, président association Tamarii no te moana.
En attendant les études, place à l’action. Pour le bouturage du corail, c'est comme en cuisine : on découpe ses ingrédients. Ici en morceau de 1cm2, ensuite, ces microfragments sont collés sur des supports, communément appelés, plugs.
le but c’est de pouvoir les transplanter à un endroit où on aura arraché une algue envahissante, donc la Turbinaria ornata, pour pouvoir un peu aider le corail à reprendre sa place dans le récif corallien."
Jessica Tran, biologiste marine
"Une fois que ça a été collé, on va retourner du coup sur une table de nurserie, qu’on a directement dans le lagon et on va en fait les placer. On va les laisser environ un mois directement sur ces tableaux de nurserie. Et grâce à la numérotation qu’il y a sur ces plaques, on va pouvoir analyser la croissance, des microfragments qui ont poussé.", explique le président de l'association. "Et le but c’est de pouvoir les transplanter à un endroit où on aura arraché une algue envahissante, donc la Turbinaria ornata, pour pouvoir un peu aider le corail à reprendre sa place dans le récif corallien.", ajoute Jessica Tran, biologiste marine.
To’a Nu’uroa fait partie des quatre lauréats d’un appel à projets organisé par l’OFB, l’office français de la biodiversité. "On a investi, dans le cadre de cet appel à projet, à peu près 500 000 euros en Polynésie française, sur divers projets de recherche. Donc ce qui est vraiment intéressant dans ce projet, c’est que c’est un projet démonstrateur, un projet test, un projet pilote, qui devrait être réplicable par la suite, s’il s’avère concluant. Donc c’est un peu un pari, mais on joue le jeu, on finance ça en espérant que ça fonctionne et que ça puisse être répliqué par ailleurs partout en Polynésie.", explique Erwann Moreau, chargé de mission à l’Office Français de la Biodiversité.
Le projet To’a Nu’uroa, a commencé en janvier et s’étale sur deux ans pour un coût total de 90 000 euros soit environ 10 millions 800 Fcfp investis dans le sauvetage du corail à Punaauia.