Ce matin, ils ont largué les amarres de leur voilier direction les Tuamotu. Tikehau en particulier. La destination du bateau piloté par des représentants de la société Mascara n'est pas anodine : c'est un atoll. Car les atolls ne disposent pas tous de nappes phréatiques. L'eau douce provient généralement du ciel, quand la pluie tombe elle est recueillie et stockée dans des citernes par les habitants.
Pour obtenir de l'eau douce, une autre méthode consiste à désaliniser l'eau de mer. L'île de Bora Bora a opté pour cette solution depuis quelques années. Et ça marche très bien. Justement, là-bas l'usine de désalinisation utilise la technologie mise au point par la société Mascara, implantée en métropole, et dont les 3 représentants naviguent actuellement vers Tikehau.
Avant de partir, l'un d'eux, Martin Bourillet, a expliqué que la désalinisation "peut offrir une solution complémentaire [à l'eau de pluie]. Mais si on en fait, il faut le faire proprement, avec du solaire, avec une consommation d'énergie faible, des systèmes robustes et un service durable".
La technologie mise au point par sa société est l'osmose inverse :"des pompes poussent l'eau de mer à travers les membres, on récupère d'un côté l'eau potable et de l'autre les saumures", dit le jeune chargé de projet.
Et l'opération se veut la plus propre possible. "Les osmoseurs sont alimentés par des panneaux solaires directement, sans batterie, sans onduleur, pour avoir des coûts d'investissement plus faibles, un impact environnemental réduit et des coûts d'opération quasi nuls, ainsi qu'une logistique simplifiée sans apport de batterie ni de diesel", souligne Martin Bourillet.
Ce voyage à travers les îles va ainsi lui permettre de voir comment son système de désalinisation peut s'intégrer dans les différents écosystèmes rencontrés : prise d'eau, pré-traitement, formation, logistique, design... "En fait, c'est de comprendre les besoins, dimensionner les bons systèmes, pour avoir un service durable d'accès à l'eau", ajoute le jeune homme qui a déjà remarqué qu'"on a beaucoup de demandes de pensions de famille, dont la crainte est de retrouver leur cuve d'eau douce vide".
Ecoutez Martin Bourillet qui répond à Corinne Tehetia :