Smig revalorisé au 1er mai : augmentation actée, chiffre encore à discuter

Le chiffre de 2% n'est pas assez pour les syndicats. Et plus que suffisant pour le patronat.
Nouveau train de mesures du gouvernement pour affronter l'inflation. 2% pour les retraites de la tranche A au 1er mai, une hausse des salaires des fonctionnaires et une nouvelle augmentation du SMIG. Au moins 159 092 cfp par mois au lieu de 155 973, c'est ce qui est prévu mais le montant exact sera communiqué la semaine prochaine. Une obligation légale qui sera supportée par le patronat.

Au 1er mai, le smig augmente de 2%. Il devrait passer ainsi à 159 092 cfp contre 155 973 cfp, ce montant ayant lui-même été réévalué il y a quelques mois, le 2 décembre dernier. "Il y a deux façons d'augmenter le smig : par un acte volontaire du gouvernement comme ce fut le cas en décembre suite au protocole de fin de conflit, mais aussi par automatisme dès lors que l'inflation dépasse 2%, du moins l'indice à la consommation", précise Virginie Bruant, ministre du Travail.

"Ne pas mettre en péril les entreprises"

Mais ce n'est que dans une semaine que le montant définitif du smig sera vraiment arrêté, après un accord avec le gouvernement, le patronat et les partenaires sociaux. "Les discussions portent notamment sur le juste équilibre entre la lutte contre la vie chère, mais aussi la relance économique. Il faut revaloriser le smig sans pour autant mettre en péril les entreprises qui embauchent", poursuit la ministre du Travail. 

Justement, du côté du patronat, il y de la grogne et de l'espoir. "A priori ils [le gouvernement] ne vont pas appliquer automatiquement ce que prévoit la loi en terme de smig, ils vont revenir vers les partenaires sociaux et peut-être envisager une modification des textes, en tout cas de manière à ce qu'on ne prenne pas en pleine figure ces hausses...On attend qu'ils prennent conscience que les entreprises ne vont pas pouvoir suivre", insiste Frédéric Dock, président du Medef Polynésie.

C'est un arrêté ministériel qui constate l'indice à la consommation puis la revalorisation du smig.

Côté syndical, étrangement il n'y a pas vraiment le feu "sur le fait que le smig doit être réévalué mécaniquement quand la hausse des prix atteint 2%, il est vrai que depuis février, on a atteint ce 2, et que l'augmentation au 1er mai prend deux mois de retard...Mais c'est un arrêté du conseil des ministres qui, à la fois constate l'indice et décide la revalorisation du smig...Il y aura eu un petit délai entre l'ajustement du smig avec l'évolution des prix", remarque Dimitri Pitoeff du syndicat A ti'a i mua.

L'augmentation du smig pourrait avoir un effet domino sur les autres salaires, sans compter l'inflation qui ne semble pas près de s'arrêter. Un véritable casse-tête pour les autorités du Pays.