Son patron ne le paie pas, il frappe sa femme

Un homme a été condamné, lundi 8 février, en comparution immédiate, pour violences aggravées et menace de mort sur sa femme. Le déchaînement de violence s’est produit car le prévenu n’avait pas reçu son salaire.

Ce n’est pas une dispute conjugale qui a mal tourné, comme c'est souvent le cas dans les violences conjugales. Cette fois, c'est différent. Le prévenu est ouvrier polyvalent, avant de partir en week-end, il est le seul à ne pas avoir été payé par son patron. Sa colère, c'est sa femme qui la subira. La jeune femme tentera, en vain, de le calmer. Pour se défouler, il se servira d'elle comme d'un punching-ball.

Coups de pieds dans les fesses, coups de poing dans la tête, dans les côtes. Il va même chercher un couteau dans la cuisine et se place au-dessus d’elle en lui disant " je vais te tuer ". La scène se déroule sous les yeux de son frère handicapé et de son fils de 9 ans. Tous deux, victimes eux aussi de la violence du prévenu. Sa femme se verra délivrer par le médecin une ITT, une Incapacité totale de travail, de 20 jours. Elle a une côte cassée, une entorse cervicale, des contusions aux joues et des bleus sur le corps. 

Première plainte de la victime en 10 ans


Ce n’était pas la première fois que ce mari violent battait sa femme. Ce qui a changé, c’est qu’elle a porté plainte. Le procureur a d’ailleurs regretté que ce signalement soit si tardif car le couple est ensemble depuis 10 ans. Un accompagnement psychologique aurait pu être apporté à cet homme pour gérer son stress. Pourquoi ce silence de la victime ? Elle ne craignait pas qu’il parte en prison, elle avait tout simplement peur de son mari. Les violences étaient récurrentes dans le couple. Une fois, il l'a frappée avec un tuyau.

A la barre du tribunal correctionnel, le prévenu tente d’expliquer que c’est son addiction au paka qui le fait disjoncter. " C'est pas bien ce que j'ai fait ", reconnait-il. Pour son avocate, c’est un homme en souffrance qu’il faut aider. Le tribunal correctionnel a condamné le prévenu à 12 mois de prison dont 6 mois avec sursis probatoire de 2 ans. Il devra se soigner, travailler et ne plus se rendre au domicile de sa femme. Il effectuera la partie ferme de sa peine en semi-liberté, il ne sortira que pour aller travailler.

Sa femme a, quant à elle, décidé de le quitter et de rentrer à Rapa avec leurs 3 enfants.