C’est en larmes que Vahine Fierro sort de ces Jeux OIympiques. La jeune surfeuse de Huahine n’aura pas réussi à battre l’autre Française en lice pour ces huitièmes de finale 100% tricolore. Deux surfeuses excellentes avec deux stratégies totalement différentes. La Réunionnaise ouvre le bal et entame sa série avec des manœuvres. Johanne Defay est l’une des meilleures surfeuses de backside, un surf de dos très puissant. Et, elle le démontre dans sa série.
Vahine Fierro, elle, privilégie les tubes qui se font désirer dans les conditions compliquées de cette quatrième journée de compétition. Difficile de lire les vagues tant elles ne sont pas lisses en ce jeudi matin. Elle patiente, score quelques petits tubes où elle déroule sa technique mais insuffisant pour prendre le dessus sur sa compatriote qui, elle, enchaîne les manoeuvres.
Vahine Fierro fait preuve d’engagement, elle tente le tout pour le tout mais les tubes restent très difficiles. Les manœuvres de Johanne Defay paient, son expérience du CT fait aussi la différence dans ces conditions inhabituelles pour Teahupoo.
« C’était difficile… Forcément, Vahine c’était la fille à battre. Ça fait trois jours qu’on habite ensemble, qu’on sait qu’on va être l’une contre l’autre… Ce n’est pas facile ce genre de moments. Je sais que ça va être difficile pour elle. Vu les conditions, j’ai décidé de faire des turn backside et ça a marché. Elle méritait de gagner tout autant que moi. C’est compliqué de gérer ces émotions. »
Johanne Defay
Johanne Defay quitte le plan d’eau avec le sourire, Vahine Fierro reste, fait le point avec le manager de l'équipe de France Jérémy Florès, avant de rejoindre sa famille et la pointe de Fare Mahora.
« Je suis en pleurs, c’est dur de perdre, c’était une expérience incroyable. À tous ceux qui m’ont soutenu, merci. Je pense qu’avec deux trois tubes ça serait passé mais cette fois, c’était pour Johanne. C’est une compétitrice expérimentée. C’est toujours dur mais c’est pour ça qu’après les victoires sont encore plus belles. Je donne tout mon mana à Kauli. On a travaillé très dur pour ce moment. (...) Les Jeux pour moi c’est fini, j’ai la qualification CT à terminer. Dans trois jours je prends l’avion pour Huntington. Il faut continuer à travailler physiquement, mentalement, émotionnellement. »
Vahine Fierro
Les émotions sont fortes ce jeudi pour les Français. Et c'est en quart cette fois que cela se passe... Kauli Vaast remporte son duel contre Joan Duru, l'autre Français des quarts de finale hommes. Une rude bataille sur le plan d'eau de Teahupoo. Le Landais démarre les hostilités avec une vague à manœuvre. Kauli répond avec un tube mais se fait pincer. Les deux surfeurs se répondent coup pour coup sur le line-up.
De beaux échanges entre ces deux champions, tous les deux encouragés par Jérémy Florès sur le plan d'eau. Chacun score, la technique est là et elle est belle. Les supporters apprécient et les acclament, avec un petit peu plus de bruit pour le local du spot, Kauli Vaast. Grâce à deux vagues notées 7.33 et 8.00, le Tahitien s'envole pour les demi-finales.
“Je n’ai pas les mots. J'ai beaucoup d’émotions, c’était une série dure, c’était dur de passer avec Joan… Ça passe pour moi et pas pour lui… Être en quart avec lui, c'était incroyable. J’en ai perdu mon short (…). Quand il reste 10 secondes et qu’il n’a pas de vagues, je suis désolé pour lui mais c’est comme ça. Surtout qu’on vit ensemble. C’était un honneur pour moi. (...) Là je vais aller me reposer, ce n’est pas fini.”
Kauli Vaast
Le plan d'eau est en feu... La joie explose dans le camps français, le coach est aux anges. L'aventure des JO se termine ici pour Joan Duru, Kauli Vaast lui file en demi-finale où il rejoindra le Péruvien Alonso Correa. Les deux hommes s'enlacent à la sortie de la série, Kauli Vaast est pris par les émotions et pleure dans les bras de son ami Joan Duru.
“Merci, c’était super d’être ici. Merci à Tahiti de nous avoir accueilli. C’est incroyable de faire une compétition sur la plus belle vague du monde. Je suis super content d’avoir fait cette série contre Kauli, on s’entend super bien. C’est trop bien, dans le bateau on était potes, puis dans l’eau on ne se connaissait plus. Je suis déçu de ne pas ramener de médailles pour la France mais je le laisse s’en charger. La France est entre de belles mains.”
Joan Duru
Le Péruvien est l'autre sensation du jour. Outsider de ces JO, il dément tous les pronostics et bat le Japonais dans son quart. Les conditions sont toujours aussi compliquées sur le plan d'eau, difficile donc pour les compétiteurs.
ll faut être joueur pour espérer gagner, ce jeudi. Et ce que fait le Brésilien Gabriel Medina, qui reste le meilleur sur Teahupoo. Malgré une série difficile, des vagues rares et un line-up plutôt calme, il bat son compatriote Joao Chianca.
“Je me sens bien, je suis content de m’être qualifié dans ces conditions techniques, difficiles. (...) J’ai vu que lors des précédentes séries, les gars faisaient des manœuvres mais quelques tubes se présentaient. Même quand c’est technique et pas très beau, il y a quand même des tubes. (...) Cela peut arriver de surfer. Cela aurait été mieux de surfer contre un autre surfeur mais j’ai vu beaucoup de surfeurs s’affronter entre eux… C’est triste mais c’est comme ça. (...) Cette fois-ci j’ai envie de faire bien, d’avoir une médaille d’or, ce n’est pas une compétition comme les autres, c’est spécial (...) J’espère arriver en finale et avec Kauli qui est excellent ici.”
Gabriel Medina
Dans le quart 100% Australiens, c'est Jack Robinson qui l'emporte sur un Ethan Ewing très fluide dans son surf, mais cela ne suffira pas. Le duel est serré entre les deux surfeurs, Jack Robinson l'emporte et affrontera le prodige du surf brésilien en demi.
En milieu d'après-midi, Johanne Defay revient sur le line-up pour les quarts de finale. Une chose est sûre : ce jeudi est sa journée. La Réunionnaise ne fait qu'un bouchée de l'Américaine Carissa Moore, qui passe à côté de sa série. La championne olympique en titre enchaîne les mauvaises décisions.
La multiple championne du monde n'a pas fait de compétition cette année, Johanne Defay, elle, est en forme, elle compétitrice et très engageante dans son quart. Elle est clairement au-dessus, la Française démontre qu'elle est bien l'une des meilleures surfeuses au monde.
Johanne Defay veut aller chercher ce titre olympique, elle élimine l'Américaine et s'envole pour les demi-finales. Elle affrontera la dernière Américaine en lice pour ces JO, Caroline Marcks. Autre surfeuse qualifiée pour le dernier carré de ces Jeux Olympiques, la Brésilienne Tatiana Weston Webb. Après avoir sorti la numéro 1 mondiale, Caitlin Simmers, lors des huitièmes de finale, elle file en demi-finale en battant l'Espagnole Nadia Erostarbe.
Dernière qualifiée pour les demis, la Costaricaine Brisa Hennesy qui l'emporte sur la Brésilienne Luana Silva. Elle est la première Costaricaine à être qualifiée pour les Jeux Olympiques, et est actuellement troisième au classement mondial de la WSL.