Père Christophe a frappé à beaucoup de portes avant de pouvoir ouvrir celle de son nouvel accueil pour les sans-abris. Dans les rues de Papeete, on attendait un nouveau refuge avec impatience, pour retrouver un peu de dignité. “On remercie Père Christophe du bienfait qu’il a mis en place pour nous tous. (...) Cela a été bien pensé pour nous mais pas forcément pour dormir (...)” confie un homme de la rue. “Après, on revient [dormir dans] la rue donc le problème n’est pas résolu (...). On n’est pas en sécurité, des fois on nous vole” poursuit un autre sans-abri.
Effectivement, le lieu ne pourra pas accueillir de public la nuit : trop compliqué à gérer selon Père Christophe puisqu'il faut davantage de personnel dans un premier temps. Mais tout au long de la journée, les SDF pourront se doucher, se soigner et manger en toute sérénité, encadrés par des bénévoles. Puis chacun participera aux tâches ménagères. “Chaque machine a un nom : il y en a une qui s’appellera 'toilette', une qui s’appellera 'réfectoire', une qui s’appellera 'ramasser les feuilles' et celui qui l'utilise prend en charge le nom de la machine” présente Père Christophe.
La structure séduit Nathalie Heirani Salmon-Hudry, la déléguée interministérielle au handicap, venue visiter les lieux dimanche, à une semaine de l'inauguration. Ce lieu est symbolique pour elle qui contribue à la cause à son échelle depuis près de dix ans, aux côtés de Père Christophe. "Moi je ne pouvais pas faire le ma’a alors je lui ai demandé ce que je pouvais faire. On a mis en place des mini tables rondes. Je me suis rendue compte très vite que le simple fait de les écouter pouvait provoquer un déclic. Moi ça m’a toujours touché parce-que entre personnes différentes, on se reconnaît" décrit-elle.
Des formations seront également dispensées à l’étage. Un nouvel espoir pour les 300 sdf de Papeete recencés par le Père et tous ceux qui auraient besoin d'un lieu de réconfort.
Te Vaiete ‘api a été construit en seulement un an pour un coût de 140 millions Fcfp, uniquement financé par des dons. Père Christophe a encore besoin d’une vingtaine de tables pour le réfectoire et de 100 millions de francs pour un nouveau projet solidaire.