Tiare Tahiti, une fleur devenue trop rare pour les fabricants de monoï

Olivier Touboul et la récolte du jour de boutons de tiare Tahiti.
90% des contrefaçons de notre monoï éliminées grâce à l’appellation d’origine. Obtenue il y a 30 ans, les professionnels du secteur (du producteur au transformateur) sont heureux que leur produit et leur savoir-faire soient protégés. Mais aujourd’hui, la filière doit faire face à d’autres problèmes de taille, comme répondre à une demande en augmentation et le manque de fleurs.

A Papara, la plantation de Manutahi est l'un des rares qui arrivent encore à fournir les professionnels du secteur. Aujourd'hui, ils sont à peine une quarantaine. Il y a 10 ans, ils étaient le double. "Il n'y a plus assez de terrain pour planter les tiare Tahiti, mais sinon avec les fleurs on peut vivre avec. Mais aujourd'hui, il n'y a plus autant de tiare Tahiti comme avant, concurrencés par les citronniers, le taro et les arbres fruitiers", explique Manutahi.

Pour pallier la baisse de production de tiare, certains transformateurs se lancent aussi dans la production de fleurs. "Effectivement, on connaît des difficultés depuis une dizaine d'années dans la fourniture des tiare Tahiti. C'est la raison pour laquelle, notre entreprise depuis 2015 a installé une exploitation agricole de 1 400 pieds de tiare Tahiti sur 1,6 hectare, juste à côté de notre usine", remarque Oliver Touboul, directeur du laboratoire de cosmétologie du Pacifique.

Le champ de tiare Tahiti situé juste à côté de l'usine de cosmétologie.

Problème foncier, problème d'approvisionnement des pépiniéristes, il est difficile de vivre uniquement du tiare Tahiti aujourd'hui. Pour changer la donne, les professionnels du secteur oeuvrent sur la mise en place d'une formation spécifique centrée sur cette fleur afin de redonner envie aux Polynésiens de se lancer dans la production de tiare.

Cette formation en partenariat avec les MFR pourrait ainsi ouvrir d’ici à la rentrée prochaine.

production tiare Tahiti