Tourisme en berne : la résilience des professionnels du secteur

La Polynésie française subit la pire crise touristique jamais enregistrée. Le secteur enregistrait pourtant les meilleurs chiffres, avant que la pandémie ne se déclare.

La Polynésie française subit la pire crise touristique jamais enregistrée. La fréquentation, qui n’a cessé d’augmenter exponentiellement depuis 2010, connaît une diminution drastique depuis 2019. Le secteur enregistrait pourtant les meilleurs chiffres cette année-là :


Les hôtels à moitié plein

Avec des taux de remplissage anormalement bas – à peine 40% au mieux pour l’Hôtel Le Tahiti par exemple – le secteur de l’hôtellerie s’essouffle. La clientèle métropolitaine a disparu des réservations, les touristes étant aujourd’hui majoritairement nord-américains aux îles du Vent et aux îles Sous-le-Vent.

Mais le directeur de l’hôtel Christophe Guardia et la responsable du service petit-déjeuner de l’établissement Suzie Taputu préfèrent rester optimiste : l’important réside dans la sauvegarde des emplois du personnel.

Néanmoins, le manque de visibilité pour 2022 préoccupe les gérants, qui s’inquiètent de l’instabilité du contexte sanitaire. « Il faut espérer qu’aucun autre variant n’apparaisse » redoute Laurence Levy directrice de l’hôtel Le Moana Bora-Bora.

Regardez le reportage de James Heaux et Hiro Terorotua :


Les prestataires locaux en difficulté

A Taiarapu-Ouest, l’activité est réduite de moitié, sauvée essentiellement par les touristes résidents. Une situation difficile pour tous les prestataires, contraints de s’adapter malgré tout :  

Comme on n’a pas beaucoup de touristes, alors on s’adapte, on améliore notre produit et on reste positif sur les années à venir.

Annick Paofai - présidente du comité du tourisme de Taiarapu-Ouest


Mais les prestataires touristiques pointent du doigt le confinement du Week-end, moment où la clientèle est habituellement plus importante.

Avec le confinement, on travaille à moitié. Il y a des jeunes qui se sont endettés pour être prestataires nautiques, avoir des bateaux et 4x4, c’est pénalisant de ne pas pouvoir travailler samedi 14h à lundi matin.

Annick Paofai - présidente du comité du tourisme de Taiarapu-Ouest

 

Un mécontentement de la part de ces professionnels, qui souhaiteraient que des solutions soient rapidement appliquées : « La solution serait qu’on ouvre tout (…) Pourquoi être confiné entre [samedi] 14h et lundi matin…ce n’est pas cohérent… »

Annick Paofai est interrogée par Aiata Tarahu : 


A quand les beaux jours ? 

Parmi les cinq destinations touristiques les plus prisées avec une concentration de 80% du flux touristique – aux côtés du Japon, de l’Australie, de l’Italie et de la France – Tahiti est une victime collatérale de la crise sanitaire en termes économiques.

Selon les experts, il faudra attendre 2023 pour espérer rattraper le déficit causé par la crise.

Regardez le décryptage de Caroline Farhi :