Mission sénatoriale aux Marquises : les hakaiki veulent un transfert de compétences

Archives. Fin octobre 2022, lorsque les maires des Marquises ont demandé d'élargir leurs compétences à travers une communauté d'archipel.
Comment les maires marquisiens voient-ils l’évolution du statut de la Codim, la communauté de communes des îles Marquises ? Ils ont profité du passage d'une mission sénatoriale pour exprimer leurs doléances notamment vis-à-vis de la tutelle du Pays. Ils réclament plus de compétences.

C’est tout l’enjeu du déplacement de la mission sénatoriale aux Marquises ce week-end.
La délégation menée par le président de la commission des lois, François-Noël Buffet, a récolté les doléances des hakaiki… Et le discours est le même depuis plusieurs années : ramener certaines compétences du Pays à la codim, communauté de communes des îles Marquises.

Benoît Kautai, le président de la codim, dénonce que les tavana marquisiens sont "toujours bloqués au niveau des projets de développement économique..." Ils aimeraient récupérer par exemple les compétences du "tourisme, de la pêche, l'artisanat, l'agriculture, l'élevage". 

"Faire confiance"

Selon lui, des études montrent que leurs projets sont viables, mais l'action des maires est bloquée parce qu'ils n'ont "pas la compétence de les réaliser". 

Pourtant, deux services, à l'origine de compétence communale, ont été transférés à la codim (celui du transport interinsulaire et celui de l'énergie), et font leurs preuves d'après Benoît Kautai. "Pourquoi pas les autres compétences que le Pays détient ?", se demande le maire de Nuku Hiva, "il faut faire confiance".

Ecoutez-le au micro de Corinne Tehetia :

Aujourd’hui et demain, la délégation sénatoriale est à Bora Bora. Il sera question notamment des projets environnementaux de l'île.

En début d'année, Emmanuel Macron a chargé deux experts de proposer, d'ici mi-juillet, d'éventuelles évolutions institutionnelles dans les territoires d'outre-mer, dans leur ensemble ou au cas par cas, pour surmonter les "blocages" qui peuvent y "entraver l'action publique"...Selon l'AFP, le chef de l'Etat leur demande d'établir "dans un délai de six mois" un "état des lieux des difficultés voire des blocages qui peuvent entraver l'action publique". Et donc de "formuler des propositions pour y remédier, que ce soit à l'échelle de l'ensemble des Outre-mer ou pour un territoire en particulier".

"Clarification des compétences"

Ils devront particulièrement proposer une "clarification des compétences" selon les différents échelons administratifs, pour mettre fin aux "chevauchements", mais aussi une "simplification" visant à "faciliter le recours" au principe de l'adaptation des normes aux Outre-mer, dont le président de la République juge que l'usage effectif n'est pas encore "satisfaisant".

Surtout, les deux experts devront dire si des "évolutions institutionnelles" et une "simplification de l'organisation territoriale" sont nécessaires.