Les cimetières prennent vie chaque année, grâce à ces familles… Parmi elles : Merenui Seaman, venue rendre hommage à sa grand-mère et accompagner ses parents dans cette tradition. « Ils ont commencé par tout désherber, tout nettoyer, décrasser. Et ensuite on est arrivés pour tout ramasser, pour mettre de l’eau dans les plantes et ensuite fleurir la tombe. » Rebecka elle, a commencé le nettoyage en famille il y a déjà deux semaines. Heitearii, le petit dernier, est appelé à participer. « Chaque année on l’emmène. Il est là avec nous, même pour le nettoyage. Et il faut bien s’organiser. Faut amener la petite glacière, à boire, le parasol, parce que sinon on crame au soleil » dit-elle en riant.
Pour Sam, c’est une année spéciale. Ses sœurs sont restées en Nouvelle-Calédonie. Alors il perpétue la tradition familiale, pour leur oncle, leur grand-père et leur arrière grand-père. « C’est plus simple pour composer sur une tombe, avec la place, on peut composer avec la place qu’il y a, alors qu’à la maison, tu composes, après tu mets dans la voiture, ça chavire, et puis c’est un peu compliqué » fait observer Sam Taputu.
Et puisque les fleurs locales sont les stars de la Toussaint, Hinerava Arai vend des bouquets en bord de route spécialement pour l'occasion, depuis quatre ans. Ces compositions florales sont réalisées par une artiste méconnue. « Elle essaye d’innover un peu. Pour la Noël aussi elle le fait, pour la fête des mères et fêtes des pères, du coup je reviens encore vendre les fleurs, à chaque année. »
De son côté, Claudia Temauri vend des paquets pour composer ses propres bouquets. En quatre jours, elle a écoulé ses huit bennes remplies de fleurs. « D’habitude je vais jusqu’à midi, mais là il est 10 heures et je rentre déjà ! Ça va encore plus vite parce-que les gens ont pris l'habitude », s'enthousiasme-t-elle.
La Toussaint, fête de tous les saints, a une saveur particulière en Polynésie, où on ne sait célébrer qu’avec des fleurs, et en couleurs…