Accéder au dossier informatisé d’un patient, c’est ce que souhaite le docteur Hervé, oncologue. Mais malgré l’installation de nouveaux logiciels, les choses ne sont pas si simples. "Quand on nous appelle au téléphone, quand on nous donne une information importante pour le patient, il faut qu'on puisse la tracer immédiatement, elle doit être disponible pour toute la communauté. Il faut cliquer une dizaine de fois pour arriver à ouvrir un petit encart où on doit pouvoir marquer des choses", note l'oncologue.
Davantage d'oncologues ?
Le docteur Hervé exerce dans le privé. Il est aussi vacataire dans les hôpitaux de Taaone et à Taravao. Problème : les données des patients ne sont pas toujours accessibles rapidement. "Je suis un peu à la croisée des chemins, et j'ai besoin en fait d'avoir à disposition, rapide et immédiate quasiment, l'ensemble des données concernant un patient où que je sois, dans quelque structure que je sois", précise le médecin.
Albert Brotherson Tapi est atteint d’un cancer du sein et vient de Tahaa pour consulter son oncologue. Evasané en métropole, il aurait préféré un suivi localement. "Là-bas il y a beaucoup plus de moyens, beaucoup plus de suivi et de matériel...j'invite le gouvernement à ce qu'il y ait des oncologues qui restent plus longtemps ici, parce qu'ils viennent 1,2 ou 3 mois et après ils rentrent", déplore ce patient.
Aujourd’hui grâce à la numérisation des données, l’activité des vacataires est très encadrée et la règlementation très respectée. "Si cet oncologue a le souhait de pouvoir accéder aux données d'autres patients alors qu'il ne les suit pas, il ne peut pas...Il y a une réglementation et on se doit de la respecter. Avec l'outil qu'on a aujourd'hui, parce qu'il y a eu des dérives, aujourd'hui on encadre mieux avec le nouvel outil informatique", précise Mireille Duval, secrétaire générale du syndicat du personnel hospitalier du CHPF.
Deux oncologues viennent d’arriver à l’hôpital, deux autres sont attendus dans les prochaines semaines, des professionnels sur des sièges éjectables, en contrats à durée déterminée. Et avec eux, l’espoir d’un fonctionnement du service oncologie, répondant pleinement à la demande des patients...