II a suffi d'une mention dans la fiche d'inscription pour faire réagir les surfeurs locaux. Cette mesure stipule "de donner la priorité aux compétiteurs étrangers venant pratiquer sur le spot de Teahupoo". Une restriction qui passe mal pour les riders polynésiens. "Incompréhension parce que si tu commences à donner ça, après on va donner la vague. Et ça peut réveiller la personnalité des locaux qui depuis des années respectent et à cause de ça, ça pourrait les changer vu qu'ils savent qu'on vient conquérir leur vague. Il vaut mieux que cela redevienne comme avant pour éviter les problèmes", estime Mihimana Braye surfeur inscrit aux trials.
Malgré leur désaccord, les surfeurs sont contraints de signer et donc d'accepter cette règle afin de participer aux séries qualificatives ce week-end. "Le fait de mettre une règle comme ça, ça peut créer des tensions entre les locaux, la FTS et les surfeurs étrangers. Mais je ne vois pas la nécessité de mettre une règle comme ça. Et de nous dire qu'on ne peut pas faire les trials si on ne suit pas cette règle", déclare le surfeur Matahi Drollet. Tahurai Henry, lui aussi surfeur de Teahupoo, pense que "c'est dommage parce qu'on devrait mettre en avant nos surfeurs, et justement ça montre qu'on ne leur donne pas la priorité. C'est un peu mal placé de la part de la FTS de faire signer un papier comme quoi tu donnes la priorité aux surfeurs étrangers".
Ecoutez le reportage d'Ariihoe Tefaafana :
En fait, par cette mesure, la fédération tahitienne de surf invite tout simplement les surfeurs locaux à partager le spot, sachant que Teahupoo reçoit beaucoup de surfeurs à cette période de l'année. "Ces compétiteurs font le tour du monde avec des investissements énormes. Ceux qui reçoivent ces étapes, comme nous, on se doit de leur montrer qu'il y a possibilité de s'entraîner. On a eu quelques soucis avec des surfeurs l'année dernière, certains ont été sanctionnés, mais aussi avertis. Le but c'est que tout se passe pour le mieux. C'est peut-être pour ça que certains ont dû être effrayés qu'on mette des sanctions s'il n'y a pas de respect entre les compétiteurs", explique
Lionel Teihotu, président de la fédération tahitienne de surf.
A partir de ce week-end, le spot de Teahupoo accueillera donc la Shiseido Tahiti Pro pendant une vingtaine de jours. En espérant bien sûr qu'aucun incident ne se produise entre locaux et étrangers.