Ils disent s’aimer mais ne peuvent s´arrêter de se disputer et d’en venir aux mains. C’est d'ailleurs l’une des raisons pour lesquelles, leurs enfants ont été placés par les services sociaux. Lundi 06 septembre, un homme et une femme ont été jugés en comparution immédiate pour des violences mutuelles et soustraction d’enfant.
La jeune femme de 23 ans reconnaît à la barre du tribunal correctionnel qu’elle est passée du statut de victime à celui d’auteure. Son précédent compagnon la frappait violemment. Aujourd’hui, c’est elle qui s’en prend à son nouveau conjoint. Morsures, griffures, coups de poings. « Je sais que j’ai un problème psychologique » reconnait-elle. Elle veut s’en sortir, mais avec le confinement, difficile de trouver un professionnel disponible. Elle a bien un rendez-vous mais il est prévu pour le mois de décembre.
Son compagnon de 19 ans son aîné, aussi prévenu dans ce dossier, suit en pleurs les débats en visioconférence, depuis la prison de Nuutania. Il dit vouloir assumer la responsabilité de tous les faits. Les siens, il a tenté de l’étrangler à plusieurs reprises, notamment pour faire cesser les violences de sa compagne, et ceux de sa conjointe. Il plaide donc en sa faveur, « elle n’est pas en cause, c’est moi l’auteur. Elle est juste coupable de se défendre ». Dans sa plaidoirie, son avocat a rappelé les signes laissés par leur dernière dispute « une plaie de 25 centimètres sur le crâne » causée par une paire de ciseaux.
6 ans que le couple sans domicile fixe est ensemble. Leurs deux enfants ont été placés par les services sociaux dont un bébé de 7 mois qu’ils ont soustrait pendant quelques heures à la pouponnière, en août dernier.
La séparation, elle y pense, lui ne veut pas en entendre parler. Le couple est uni dans la condamnation, 18 mois de prison dont un an avec sursis probatoire de 2 ans avec obligation de soin et de travail, et interdiction d’entrer en contact. Un mandat de dépôt a été prononcé pour la jeune femme, le maintien en détention a été décidé pour le quadragénaire.