C'est un moment privilégié pour nos malades évacués vers la métropole. La plupart sont ici depuis plusieurs mois et pour certains, cela fait presque un an loin du fenua et de leur famille.
Kohaimiti, une petite hospitalisée à Paris, confie timidement : "ce qui me manque le plus c'est mon chez moi et ma famille." Sa maman ajoute : "ça va faire 5 mois qu'on est là, mais on a hâte de rentrer. "
De nombreuses personnes ont répondu à l'invitation, mais la majorité de nos malades n'a pas pu se déplacer, sur recommandation de leur médecin.
Loïc Tehaeura est hospitalisé à Paris, il a pu se joindre à la fête : "C'est agréable de se retrouver entre Polynésiens, pas seulement entre malades, mais avec tous les Polynésiens. Parce que notre fenua nous manque vraiment. J'espère que ça va continuer et que ce ne sera pas le dernier [mā'a tahiti, NDLR]."
Malgré leur état de santé fragile, le Pays ne les oublie pas. Chaque année, la CAPL perpétue la tradition en organisant un mā'a tahiti, apportant ainsi un peu de réconfort et de chaleur à leur cœur. Cet élan de solidarité ne serait pas possible sans la générosité des agriculteurs du fenua qui, année après année, offrent avec bienveillance les richesses de la terre et de la mer, confiés aux mains attentionnées de Nini Topata de l'association Te Ramena Ora, appelée affectueusement Mama Nini : "Au menu d'aujourd'hui, il y a poisson cru, fafaru, taro, fei, patates douces, manioc. Po'e banane et po'e potiron. Mitihue et lait de coco, même si ce n’est pas celui de Tahiti" énumère-t-elle.
Thomas Moutame, le président de la CAPL tient à préciser : "On remercie tous nos donateurs. Nous avions déjà préparé tout cela à Tahiti, la cuisson puis surgelé, et expédié sur la métropole."
Le sourire aux lèvres, les patients profitent de l'instant présent en savourant les délicieuses saveurs du fenua qui, le temps d'un repas, leur font oublier les petits tracas. Après le déjeuner, bercé par une ambiance musicale chaleureuse et les paroles réconfortantes du pasteur, les convives ont puisé de nouvelles forces pour affronter leur quotidien, en attendant avec espoir, une éventuelle date de retour au fenua.