Un véhicule fonce dans la foule à la Nouvelle-Orléans : 10 morts et 35 blessés

Les enquêteurs sont autour du pick up qui a foncé sur la foule pendant la réveillon de la nouvelle année, à la Nouvelle-Orléans aux États-Unis.
Un homme "déterminé" à faire un "carnage" pour le Nouvel An à la Nouvelle-Orléans a précipité son véhicule sur la foule mercredi dans le quartier français de cette ville du sud des Etats-Unis, faisant au moins dix morts et 35 blessés, a annoncé la police qui enquête sur un possible "acte terroriste".

Cette attaque survient moins de trois semaines avant la passation de pouvoir entre le président démocrate Joe Biden et son successeur élu républicain Donald Trump, dans un climat politique électrique. L'auteur présumé de l'attaque du Nouvel An, qui avait pris la fuite après des échanges de tirs dans lesquels deux policiers ont été blessés, est également décédé, a précisé le FBI, la police fédérale. Il n'a pas agi seul, a indiqué mercredi le FBI, lors d'une conférence de presse.  "Nous remontons énergiquement toutes les pistes pour identifier de potentiels complices" du suspect, a déclaré Alethea Duncan, agente du FBI. "Nous ne pensons pas que Jabbar était le seul responsable", a-t-elle précisé, à propos de Shamsud-Din Jabbar, un citoyen américain de 42 ans, suspecté par la police fédérale américaine d'avoir foncé dans la foule avec son pick-up.

Vers 03H15 (09H15 GMT), le conducteur d'un pick-up a foncé dans la foule qui déambulait dans le "Vieux Carré", le quartier français de cette ville de Louisiane, en essayant "d'écraser le plus de personnes qu'il pouvait", a déclaré à la presse une cheffe de la police locale, Anne Kirkpatrick. "Il était farouchement déterminé à provoquer un carnage", a-t-elle insisté. Au moins dix personnes ont été tuées et 35 blessées, selon les autorités locales.

Trump dénonce l'immigration

Au crépuscule de son mandat qui s'achève le 20 janvier, le président Biden a condamné l'attaque : "Rien ne justifie la violence, quelle qu'elle soit, et nous ne tolérerons aucune attaque contre les populations de notre pays", a-t-il fait savoir dans un communiqué de la Maison Blanche.
Son ennemi politique Donald Trump, 45e et bientôt 47e président, qui a fait campagne sur la dénonciation de l'immigration illégale, a fait le lien entre les millions de clandestins aux Etats-Unis et l'attaque : il a répété sans preuve sur son réseau Truth Social que "les criminels qui arrivent (aux Etats-Unis) sont bien pires que les criminels que nous avons dans notre pays".

L'attaque a eu lieu dans le "French Quarter" de la Nouvelle-Orléans, quartier qui ne dort jamais tout au long de l'année, a fortiori la nuit du Nouvel An, entre Canal et Bourbon Street. Renommé pour ses restaurants, ses bars et ses clubs de jazz, ce quartier qui a des allures de petite ville coloniale française, héberge aussi des cabarets et des lieux où se retrouvent des personnes LGBT+.

Jeff Landry, le gouverneur de l'Etat conservateur, a dénoncé "un acte de violence atroce" et annoncé que les familles des victimes pouvaient se rendre dans un centre médical, point de ralliement pour être informées au plus vite.

Panique dans la rue

Jim Mowrer, un témoin, a raconté sur CBS News que le véhicule avait foncé dans la foule à "grande vitesse" avant que son conducteur n'en sorte et n'ouvre le feu, provoquant une riposte de la police, dont deux agents ont été blessés. "Nous étions au milieu de la rue, on a couru jusqu'au trottoir et on s'est réfugiés dans l'entrée d'un immeuble", a raconté M. Mowrer. "Une fois qu'il (le véhicule) nous a dépassés, nous avons entendu des coups de feu, nous avons vu la police courir dans cette direction", selon ce témoin. "Quand les coups de feu ont cessé, on est (...) ressortis dans la rue et on a vu beaucoup de personnes touchées ; on voulait voir ce qu'on pouvait faire pour les aider", mais certaines étaient "malheureusement décédées", a-t-il relaté.